Alain Houpert, sénateur de Côte-d’Or et médecin, interdit d’exercer pour six mois
La chambre disciplinaire de l’ordre des médecins de Bourgogne-Franche-Comté condamne Alain Houpert, sénateur de Côte-d’Or et radiologue à une interdiction d’exercer la médecine pendant 6 mois dont 3 avec sursis. Trois plaintes ont été déposées contre lui suite à ses déclarations sur la crise Covid.
Il a critiqué l’efficacité des tests PCR, et a « stigmatisé l’inutilité et l’inefficacité des vaccins protégeant de la propagation du covid ». Le radiologue et sénateur de la Côte-d’Or Alain Houpert est condamné par la chambre disciplinaire de première instance de Bourgogne Franche-Comté de l’ordre des Médecins. Il lui est interdit d’exercer durant la médecine durant 6 mois, dont 3 mois avec sursis. L’audience s’est déroulée le 10 octobre 2022, et le jugement vient d’en être rendu public. Contacté par France Bleu Bourgogne, Alain Houpert indique qu’il ne souhaite pas s’exprimer sur cette décision, et précise qu’il fait appel de cette sanction.
Trois plaintes
Le docteur Houpert a été visé par 3 plaintes. Le conseil départemental de Côte-d’Or de l’ordre des médecins et le syndicat de l’Union Française pour une médecine libre (UFML) lui reprochent tous les deux de « diffuser par voie de presse et par publication sur les réseaux sociaux des informations erronées et non éprouvées scientifiquement ; alors que ce dernier dispose de la spécialité de médecin radiologue, il revendique un droit à la prescription d’un protocole de traitement dit précoce pour la Covid, qui ne repose sur aucune donnée acquise de la science médicale et n’émet aucune réserve sur cette initiative prétendument non éprouvée » notent les plaignants.
« Lors d’interview dans la presse audiovisuelle, le Dr Houpert revendique la liberté de prescrire des traitements précoces contre l’infection du Covid-19 ; Le Dr Houpert se livre par ailleurs à une critique systématique des tests dits PCR (Polymerase Chain reaction) qui ne permettraient pas d’estimer effectivement le nombre de « cas positifs » et sur le résultat desquels seraient néanmoins prises des « mesures liberticides » par le gouvernement français ; – dans le même temps, le Dr Houpert mène une campagne stigmatisant l’inutilité et l’inefficacité des vaccins mis à la disposition du public, et protégeant de la propagation du Covid «
Participation au documentaire « Hold-Up »
Par ailleurs, le Conseil National de l’Ordre des Médecins déplore sa participation et ses propos tenus dans le documentaire très controversé « Hold-Up »’ de l’ancien journaliste Pierre Barnérias, pour lequel la pandémie Covid ferait l’objet d’un complot mondial.
« L’intervention du Dr Houpert dans la vidéo intitulée Hold-up remet en cause la gestion de la crise sanitaire par les pouvoirs publics et incite les professionnels de santé à ne pas suivre les recommandations relatives à la prise en charge des patients. Cette vidéo, qui a été fortement médiatisée en raison de son caractère complotiste reposant sur des approximations et des contre-vérités scientifiques, mettait en cause toute la politique sanitaire de lutte contre la Covid-19 des pouvoirs publics » souligne le conseil National de l’Ordre des médecins.
« Le fait pour le Dr Houpert d’appeler « tous les médecins à se rebeller », compte tenu du contexte dans lequel ces propos sont exprimés, est donc dénué de toute ambigüité quant au sens que revêtent ces paroles. Il ne s’agit donc nullement d’un « charabia » comme le prétend le conseil départemental de Côte d’Or de l’ordre des médecins, mais d’une remise en cause des mesures décidées par les autorités sanitaires » regrette le Conseil de l’Ordre.
Pour sa défense, le sénateur Houpert a invoqué son statut de parlementaire et sa liberté de parole. Cet argument n’a pas été retenu. Le jugement précise qu’en tant que médecin, il était tenu à une « communication prudente. »
« Il résulte de tout ce qui précède que la participation et les propos du Dr Houpert, lors de la vidéo Hold-up, révèlent une attitude quasi irresponsable d’un médecin à ce moment de la crise sanitaire, ne pouvant que rajouter à la confusion médiatique de l’époque et à décrédibiliser fortement les actions entreprises par les autorités sanitaires dans le cadre de la lutte contre une pandémie planétaire » conclut la Chambre Disciplinaire.
Source : France Bleu
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