Affaire Myriam Sakhri

Depuis son décès Profession-Gendarme a publié de nombreux articles concernant la disparition soudaine de notre camarade Myriam Sakhri.

Pour que Myriam puisse enfin reposer dans l’honneur et la Paix, voici quelques unes de nos publications que vous pourrez retrouver dans les liens suivants :

21 décembre 2023 – L’affaire Myriam Sakhri vue par Profession Gendarme.

09 décembre 2023 – La décision sur un procès pour l’affaire de la gendarme Sakhri de nouveau renvoyée par la Cour d’appel de Lyon

17 avril 2021 – Qui a tué le gendarme Myriam Sakhri ? (Jacques Bessy, Président de l’Adefdromil) (Actualisé)

04 avril 2021 – Dix ans après, la justice rouvre le dossier sur la mort de la gendarme Myriam Sakhri

29 janvier 2021 – Mort de la gendarme Myriam Sakhri en 2011 : la justice examine de nouveaux éléments

« En vérité, le chemin importe peu, la volonté d’arriver suffit à tout ». Albert Camus

Ce jeudi 10 octobre 2024, nous attendons dans la salle des pas perdus des 24 colonnes du tribunal de Lyon, l’esprit bien éveillé pour ne pas nous laisser perdre dans les méandres d’une justice muette.

Une énième audience est prévue pour 11H. Les minutes s’égrènent, nos yeux restent fixés sur la porte capitonnée, nous attendons que le bâtant s’ouvre pour entamer la joute. Il y règne un climat particulier, lourd. Notre instinct ne nous ménage pas.

Déjà en arrivant, nous sommes sommés de retirer les affiches à l’effigie de Myriam. Nous devinons leur besoin d’invisibilité mais également que cela signifie tout autre chose. Les autres fois, personne n’est venue ou n’a osé nous demander de plier nos banderoles. Les policiers nous expliquent avoir reçu un ordre et s’excusent presque de l’exécuter.

Notre avocat est enfin appelé en audience. Il s’y rend seul. Le huis clos nous est imposé, discrétionnaire et opportun à n’en pas douter. Une heure s’écoule avant de le voir réapparaître. Nos regards se croisent sans qu’il ne prononce un seul mot. Il prend son temps non pour entretenir la confusion mais car il choisit comme à l’accoutumé d’expliquer la situation sans équivoque comme s’il s’adressait à un confrère, sans ménagement non pour nous heurter car il nous associe pleinement à la procédure avec respect.

Sa posture n’est pas rassurante. Sans prendre le temps de l’écouter et de nous concerter, Zineb lance « Il nous faut une constitution de partie civile » et Vincent répondre « foncez ». Ils s’accordent tous deux pour joindre la LICRA, avec qui nous étions en contact depuis un certain temps.

Nous comprenons immédiatement que l’heure est grave. Ils n’ont jamais agi de la sorte. L’audience doit reprendre à 13H30. Il est 13H et nous devons joindre la LICRA.

30 minutes c’est très court. Ce jour-là, ces minutes vont porter le poids de 13 ans de combat. Tout porte à croire que le destin de Myriam va s’y jouer. Il se passe quelque chose que nous ne maîtrisons pas encore et qui relève de l’instinct. Nous pressentons qu’il se joue une partie d’échec et que nous devons placer notre pion maintenant, car la chambre de l’instruction et le parquet de Lyon veulent un « échec et mat ».

13H28, toujours pas confirmation de la constitution de la partie civile qui de son côté, se démène pour envoyer leur mail avant la reprise de l’audience. Vincent, avant de pousser la lourde porte de la chambre du conseil, convient d’un « ok » que Zineb lui enverra dès confirmation.

La LICRA devait se joindre à notre procédure après l’audience du 10. Nous avons décidé de précipiter les choses pour mettre la pression sur les instances judiciaires. La portée de ce soutien signifie avant toute chose « votre huis clos n’empêchera pas la société civile d’être informée concernant vos positions, vos intentions à l’égard de l’affaire du gendarme Myriam Sakhri. Nous devinons le traquenard dans lequel vous voulez nous entraîner. Vous ne gagnerez pas la partie ».

La suite est venue confirmer nos craintes. Vincent nous expliquera que la chambre de l’instruction et le parquet envisagent la nullité de la procédure. Les faits relatifs au harcèlement et la discrimination seraient donc définitivement prescrits.

Une nouvelle mort pour Myriam, une mort certes procédurale, mais dont la portée résonne avec force dans nos esprits. Ils ont osé à l’abri nos regards envisager l’indicible.

Pour comprendre la tournure de cette audience, il est nécessaire de revenir sur les soubresauts de la procédure depuis la réouverture de l’information judiciaire concernant les circonstances de la mort du gendarme Myriam SAKHRI.

Rappelons que le 20 novembre 2020, nous adressions par le biais de notre avocat, Vincent BRENGARTH au procureur de la République près le tribunal judiciaire de Lyon une demande de reprise de l’information sur charges nouvelles. Nous demandions une nouvelle enquête, une nouvelle procédure après le non-lieu de 2012, sur la base d’éléments nouveaux.

Outre un certain nombre de développements factuels et juridiques précis mettant en exergue les carences et les incohérences des investigations menées en 2011, plusieurs années après les faits, des témoins que nous avions retrouvés révélaient des faits susceptibles d’apporter un éclairage nouveau sur les circonstances de la mort de Myriam.

Le 18 décembre 2020, intervenait en premier lieu un réquisitoire de réouverture sur charges nouvelles du procureur général. « Attendu qu’il résulte des attestations communiquées par les parties civiles, qui constituent des charges nouvelles au sens de l’article 189 du code de procédure sont cependant de nature à donner aux faits de nouveaux développements utiles à la manifestation de la vérité » ;

Suivi le 2 avril 2021, de la chambre de l’instruction qui ordonnait à son tour la reprise de l’information sur charges nouvelles.

Cette réouverture de l’information judiciaire permettait d’envisager une relecture des faits, déterminant les véritables circonstances de la mort de Myriam. En tout état de chose, la justice nous envoyait ce signal.

C’est dans ces conditions que le Doyen des juges d’instruction de Lyon, était saisi pour instruire « l’affaire » avec d’emblée un « signal » contradictoire : L’IGGN était de nouveau aux commandes pour enquêter. Nous décidons qu’elle le ferait sous une surveillance plus qu’exacerbée, la nôtre. Disons-le sans réserve, nous n’avions pas confiance.

Le 15 novembre 2022, ce magistrat instructeur transmettait la procédure à la chambre de l’instruction. Une décision allait être prise, c’est en cela que ce passage de « témoin » devait conduire.

Commence alors le « bal des renvois » ou plus communément « se renvoyer la patate chaude ». Le Parquet et la Chambre de l’instruction se rejettent tour à tour la responsabilité de la « Décision », nouveau non-lieu ou procès ?

Après un premier renvoi d’office, la chambre de l’instruction ordonnait, par arrêt du 19 septembre 2023, un nouveau renvoi.

A notre grande stupeur, il était alors formé par le parquet de Lyon un pourvoi en cassation contre cet arrêt de renvoi. Nos interrogations : pourquoi veut-il que la Chambre de l’instruction se décide seule ? Il s’oppose au renvoi lui permettant d’avoir plus de temps pour présenter son réquisitoire, est-ce un « non-lieu tacite » ?

Pour y répondre, il est indispensable de comprendre l’essence même de ces renvois.

La chambre de l’instruction n’a de cesse de renvoyer l’audience, car derrière tout son jargon et sa motivation juridique, elle considère qu’il ne lui est pas possible de juger l’affaire en l’état car le parquet n’a pas rendu de réquisitoire, c’est à dire, qu’il ne se positionne pas sur le fond de l’affaire.

La chambre de l’instruction refuse d’assumer seule « la Décision ». Elle veut contraindre le Parquet à se révéler.

Le parquet quant à lui élude la question du réquisitoire refusant d’« avouer » qu’il refuse d’en présenter un, qu’il refuse de « conclure » après l’enquête réalisée par le juge de l’instruction.

Lors des audiences précédentes, le parquet nous avait regardé droit dans les yeux en expliquant que son réquisitoire n’était pas terminé et qu’il lui fallait plus de temps. Cette volte-face questionne. Le Parquet refuse de se prononcer sur le fond du dossier alors même qu’il avait décidé la réouverture de l’information judiciaire, initiant ainsi les contours d’une nouvelle décision concernant les circonstances de la mort de Myriam.

Le silence du parquet est révélateur et nous confirme sa responsabilité dans le traitement de l’affaire du gendarme Myriam Sakhri depuis 2011. Cette rupture avec le procureur général qui a décidé de la réouverture (partie aujourd’hui) est ambiguë et questionne.

Par un arrêt en date du 19 mars 2024, à la suite de ce pourvoi, la Cour de cassation a cassé et annulé l’arrêt de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon, en date du 19 septembre 2023, et pour qu’il soit à nouveau jugé, conformément à la loi, renvoyé la cause et les parties devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon, autrement composée. La date est fixée pour le 10 octobre.

La haute juridiction ne s’est cependant pas prononcée sur la position du parquet général concernant l’absence de réquisitoire. Huit mois de procédure inutile sans qu’il ne soit apporté une solution pour sortir de cette impasse. Quid de nos ressentis. Nous ne sommes que les parties civiles et n’avons jamais été considérés comme des victimes.

Le parquet soutient deux points dans son réquisitoire auprès de la Cour de cassation :

il est affirmé tout d’abord que les dispositions de l’article 698-1 du code de procédure pénale n’auraient pas été respectées. À supposer l’argumenté fondé, il procède de la responsabilité directe des autorités de poursuite et non des parties civiles. Ensuite, il est soutenu que la nullité n’est pas requise.

« La nullité n’est pas requise ». Nous y voilà. Nous retrouvons la question de la nullité qui émergera en pleine audience ce 10 octobre.

Plus factuellement il est soulevé que le doyen des juges de l’instruction a omis de requérir le ministre de la Défense avant d’auditionner des gendarmes !

Cette omission purement procédurale pourrait entraîner la nullité de la procédure si elle était soulevée par le parquet ! Pourquoi invoquer la nullité devant la Chambre de l’instruction alors qu’il ne l’a pas demandé devant la Cour de cassation ? Il semble légitime de penser que le parquet a découvert une faille qui pourrait le mettre à mal si procès il y avait lieu.

Ces questions en soulèvent rapidement d’autres : le juge d’instruction a-t-il délibérément omis d’aviser l’autorité de tutelle avant les auditions ? oubli prémédité, commandité, opportun ?

Nous comprenons aisément que cette nullité permettrait avant toute chose de protéger un Parquet et une chambre de l’instruction Lyonnais amplement responsables concernant le déroulé de l’enquête de 2011 sous la houlette du procureur DESERT et du juge de l’instruction NADAU, qui ont tous deux orientés les investigations et empêchés la manifestation de la vérité, en faisant montre de complaisance vis-à-vis du directeur d’enquête de l’IGGN, le colonel Bresson. Nous savons aujourd’hui que le procureur a exigé la clôture de l’enquête six mois après le décès de Myriam, précipitamment. Nous convenons qu’il n’y a jamais eu de véritable enquête.

Leur enquête s’est bornée à établir les faits et gestes de Myriam durant les deux heures précédant sa mort ! Rien concernant les heures précédentes.. Ils ont investigué uniquement pour prouver que Myriam n’était pas victime de harcèlement et de discrimination et qu’elle s’était suicidée pour raison personnelle. Ils sont partis de ce postulat et ont tout mis en œuvre pour y arriver.

La liste de nos suspicions en effraierait plus d’un. Comme la fois où il a été décidé, le 16 juin 2021, pour rendre le travail d’instruction et le travail de numérisation et d’indexation facile, de recôter complètement le dossier pénal de Myriam, procès-verbal par procès-verbal. Ce travail permettait selon le juge de l’instruction de mieux regrouper l’ensemble des éléments du dossier et en favoriser considérablement la lecture. Cela a mis en évidence l’absence de plusieurs procès-verbaux qui semblait ne pas avoir été prise en considération jusqu’à présent. Ces procès-verbaux n’ont jamais été retrouvés.

Le dossier pénal de Myriam a été détruit par le bureau d’ordre pénal en 2018, un mois après en avoir demandé une nouvelle copie ! le listing des appels du 23 septembre n’a jamais été communiqué car « l’imprimante n’avait plus d’encre » ….

Ils sont nombreux à qualifier « l’affaire du gendarme Myriam Sakhri » de « dossier sensible ». Tout le monde s’accorde sur ce point sans poser le doigt sur ce que l’on entend par là, ou oser y apporter une réponse claire, éludant la question pour ne pas en prendre la responsabilité. C’est en cela qu’il faut comprendre la position de la chambre de l’instruction et du parquet, affaire sensible.

Les juges auraient dû faire preuve d’humilité intellectuelle car nous ne sommes pas dupes.

Myriam a été victime de harcèlement et de discrimination. Le colonel Guimard, commandant du groupement de la gendarmerie du Rhône et une dizaine de collègues ont harcelé et discriminé Myriam, certains activement, d’autres ont détourné le regard. « Elle m’a dit que l’ambiance au travail n’était pas bonne, qu’elle était la cible de blagues faites sur les « bougnoules », c’était l’expression employée et qu’on lui cachait son tapis de rééducation »

« En fin de compte, je pense qu’elle a été harcelée. Nous habitions dans la même cage d’escalier, elle au premier et moi au troisième On se croisait souvent, on discutait, elle disait que le commandant de groupement l’embêtait et que les gens au CORG étaient pas cool avec elle ».

Le dossier pénal de 2011 est en soit un élément nouveau. Nombre d’auditions y font mention de faits discriminants, de harcèlement. Les autorités judiciaires ont fermé les yeux. Les témoignages de ces quatre dernières années ne viennent que confirmer ce que nous savions déjà.

L’analyse d’un dossier consiste, stricto sensu, à séparer et mettre en lumière les différents éléments de fait et donc « d’étudier les éléments les plus divers du dossier, éléments devant être examinés à la fois dans leur existence alléguée, leur essence et leur manifestation, et surtout dans leurs caractéristiques ». L’analyse débouche sur l’existence ou non de faits répréhensibles, du ou des points à faire juger par le tribunal. Les juges se sont affranchis du principe de concordance pour s’empêcher de juger.

Normalement il est admis que la justice développe un doute systématique sur la totalité des éléments composant le dossier. Cet esprit de doute amènera, au cours de notre propre analyse, à remettre sans cesse en question ce qui est affirmé par le service enquêteur, l’IGGN, et surtout à chercher des éclaircissements, des renseignements supplémentaires, en d’autres termes, des preuves. Nos doutes aujourd’hui réfutent l’analyse des magistrats se contentant de reprendre la substance de procès-verbaux de synthèse émanant de l’IGGN et entièrement acquise à la gendarmerie.

Les magistrats ont rejeté un à un tous nos arguments plaidant en faveur de poursuites et d’actes d’enquête complémentaires. Nous avons toujours reçu une véritable fin de non-recevoir. (avocat famille Sakhri au 1ER vice-président chargé de l’instruction Mr Nadau en date du 9 octobre 2012).  « je souhaiterais profiter de cette information pour obtenir le dossier médical de Mademoiselle Sakhri Myriam afin d’en tirer tous les éléments probants quant à son état de santé et aux congés pour cause de maladie déclarés pendant son service ». Il ne sera jamais versé à la procédure, jamais évoqué, alors même que les magistrats concluront à un suicide pour raison personnelle.

« Il y a deux mots qui aujourd’hui sont devenus des insultes : honneur et courage ». Myriam a écrit cette phrase peu de temps avant sa mort et nous l’a laissé en héritage. Nous portons une voix unique pour protéger la vérité de Myriam. Nous ne portons pas d’uniforme, nous portons la probité.

La gendarmerie a étendu sa zone d’influence à la justice. Sa désignation pour enquêter, en pareille circonstance devrait être exclue d’office. La gendarmerie met en place des « agents de liaison » auprès de chaque juridiction, les yeux et les oreilles aux aguets pour prévenir toute « attaque ».

Une instance à part doit être crée afin de garantir l’indépendance et l’impartialité des enquêtes en confiant cette charge à des non militaires. Comment est-il possible d’auditionner un colonel, un général en désignant l’un de ses homologues pour le faire ? Que devons-nous attendre lorsque nous permettons que des gendarmes soient auditionnés par leurs pairs dans leur propre caserne, comme dans le cadre d’enquête de commandement ?

Toutes ces années, nous avons douté d’une chose, son suicide. Nous choisissons d’emblée de douter. Celui que Descartes qualifie de cartésien, libre et volontaire pour trouver la vérité. Il n’est pas illusoire de penser que le doute peut mener à la folie ou la négation de la réalité. Nous concernant, il n’en est rien. Le nôtre est structuré, réfléchi. Nos doutes sont autant de vérités possibles concernant les circonstances de la mort de Myriam. Nous choisissons les éléments nourrissants nos doutes et leur attribuons au préalable un degré de certitude.

Nous comprenons rapidement que nous ne trouverons de réponse qu’à la seule condition de soumettre nos doutes à ceux qui les nourrissent : la gendarmerie et la justice.

Notre quête pour une vérité rationnelle, pragmatique s’est défait d’une vérité conventionnelle qui n’avait d’autre but que de protéger une institution, un homme. Elle s’impose aujourd’hui car certains gendarmes, témoins directs, ont accepté de livrer un témoignage. « elle était dans le collimateur », « il voulait qu’elle dégage ».

Zineb s’est entretenue avec une vingtaine de gendarmes. Certains ont réitéré leurs « confessions » lors des auditions, d’autres non.

Lorsqu’elle a été auditionnée par l’IGGN, il lui a été reproché d’avoir fait pression sur eux. Sa réponse est sans appel « ils sont gendarmes, pensez-vous qu’une civile comme moi a la possibilité de faire pression, comment expliquez-vous la durée et le nombre de nos appels, certains m’ont parlé des heures durant. ». « Madame X est magistrate au Parquet de Lyon aujourd’hui, elle m’a confié qu’on lui avait demandé en 2011 de déclarer que Myriam était en colère contre l’institution ».

Si pression il y a eu, si « leurs » témoignages rapportées par Zineb dans l’attestation qu’elle a produite sont mensongers, pourquoi n’y a-t-il eu aucune plainte, aucune poursuite à son encontre ? Zineb lors de son audition « je réitère mes déclarations. Je peux vous fournir le détail de mes appels ». « je vous demande de transcrire l’intégralité de mes déclarations, vous ne le faites pas, cela n’est pas honnête ».

Myriam ne s’est pas suicidée. Nous présenterons très prochainement les arguments et découvertes permettant de de le démontrer. Il y a quelques jours, nous avons relu un témoignage d’un gendarme habitant dans le même immeuble que Myriam. « j’ai entendu un bruit vers une heure du matin. Je ne sais pas quel bruit. Ce bruit n’était pas naturel, Glasgow n’aboyait pas ».

La gendarmerie et la justice construisent une vérité qui à force d’usage veut devenir la « Vérité », la seule admissible. Devons-nous l’accepter sans résister ? La gendarmerie a imposé sa vérité, la justice l’a transcrite. La vérité judiciaire est toute relative, particulièrement en l’espèce puisqu’elle a été choisie pour en réalité, fonder un déni de justice. La vérité demande du courage et de l’honneur. Myriam nous a montré le chemin.

Pour l’heure, La nullité plane au-dessus de nos têtes. Néanmoins rien ne viendra empêcher la « Décision ». Il est des instants où nos mots voudraient transcender nos pensées. Nous n’espérons rien car nous n’aspirons à aucun espoir mais à une conscience collective qui se dresse contre l’arbitraire en admettant que nous sommes tous concernés et attaqués lorsqu’il est démontré comme cela est le cas que nos institutions vacillent sous le poids du mensonge et se défont du socle qui devrait garantir le droit.

La grande Muette se nourrit des silences de ses subordonnées, sans compromission. Ces silences parlent bien plus qu’ils ne l’imaginent et crées des espaces où s’engouffrent le doute, la suspicion. Ils nourrissent l’absolu besoin de vérité.

Myriam est une lanceuse d’alerte qu’il a fallu taire, encore aujourd’hui. Sa mort ne restera pas muette. Donnons-lui de la voix.

Pour contacter la famille : my********@gm***.com

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