Affaire Maëlys – Pont-de-Beauvoisin entre colère, « peine de mort » et thèse du « réseau »
A Pont-de-Beauvoisin, si le calme semble revenu quatre mois après la disparition de Maëlys de Araujo, le mystère autour de l’enfant occupe les esprits. Autour des banderoles dressées devant la salle polyvalente, des anonymes continuent à venir se recueillir.
Les premières fêtes de fin d’année sans la petite Maëlys viennent de s’achever et la commune de Pont-de-Beauvoisin (Isère) a retrouvé le calme, troublé ces dernier mois par le tumulte autour de la disparition de la petite fille de neuf ans. C’était en août dernier, et quatre mois plus tard, si Nordahl Lelandais est plus que jamais le principal suspect, l’enquête sur la disparition de Maëlys n’a encore pu déterminer ce qui est arrivé à la fillette cette nuit d’été.
Devant la salle polyvalente, là où l’enfant a disparu dans la nuit du 16 au 27 août à 2h46 du matin selon le procureur de la République (ce que contestent le suspect et certains témoignages), alors que 2017 vit ses derniers jours, le petit mémorial en souvenir de Maëlys est toujours là. Dans le ciel humide et glaçant restent quelques banderoles. Sur celle où est inscrite « La vérité pour Maëlys« , se dessinent des traces de brûlures à peine masquées par quelques peluches, celles laissées par l’incendie volontaire la nuit de Noël du sapin dressé en souvenir de la fillette. Une enquête a été ouverte et ce fait sordide reste pour l’instant inexpliqué.
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Noël est déjà passé et dès les premiers rayons du soleil, des badauds s’arrêtent quelques instants, se recueillant en silence, certain posant rapidement un bouquet de fleurs. Et pour ces anonymes, l’incompréhension, mais surtout la colère sont de mise. Pour les témoins rencontrés par France-Soir, qui s’est rendu sur les lieux, la culpabilité de Nordahl Lelandais ne fait aucun doute (rappelons toutefois que l’homme reste présumé innocent et nie toute implication, NDLR). Et la frustration face au silence de « celui qui sait » fait rapidement déraper les paroles.
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« A chaque fois que je passe devant la salle polyvalente, même quand je ne m’arrête pas, j’ai un pincement au cœur. Pourquoi est-ce qu’il (Nordahl Lelandais, NDRL) ne parle pas? Au moins pour que les parents puissent faire leur deuil! » nous affirme une femme d’une cinquantaine d’année, qui assure avoir été la compagne d’un membre de la famille de Maëlys. « Je dois admettre que dans un cas comme celui-là, je ne serais ni contre la torture, ni contre la peine de mort. Il faut savoir la vérité, coûte que coûte ».
Une autre témoin emboîte le pas de ces déclarations radicales. « Quoi qu’il arrive, il ne faut pas que cet homme revienne par ici. Sinon des gens de la famille de Maëlys vont lui régler son compte ». Pour rappel, si les parents de la petite Maëlys de Araujo habitent dans le Jura, ils sont bien originaires de la région de Pont-de-Beauvoisin. Et dans une interview exclusive à France-Soir, Sven Lelandais, le frère de Nordahl, assurait avoir « peur pour sa famille ».
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Outre le mystère total autour de la disparition, l’autre interrogation est celle du mobile de l’enlèvement, que ce soit par Nordahl Lelandais (qui n’avait aucun antécédent judicaire impliquant des enfants) ou un autre. Une femme qui se rend « fréquemment » sur les lieux assure qu’elle a « immédiatement pensé à un réseau » (sous-entendu « pédophile »). « Je suis sûre que dès la nuit de son enlèvement, elle a été emmenée à l’étranger. Tout ce silence autour de cette affaire, c’est bien qu’il y a des protections quelque part ». D’autres témoins présents devant les peluches et les banderoles acquiescent en silence.
Plus de 120 jours après sa disparition, ni les enquêteurs, ni la justice, ni les habitants de Pont-de-Beauvoisin ne peuvent expliquer ce qui est arrivé à la petite fille dont le portrait trône aujourd’hui sur le parking de la salle, à la sortie de la commune.
Source : France-Soir
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