Affaire Benalla: vers de nouvelles poursuites pour dissimulation de preuves?
Alexandre Benalla a-t-il dissimulé le contenu de deux coffres-fort? – AFP
Le syndicat de policiers VIGI, partie civile, a déposé une demande de réquisitoire supplétif dans l’affaire Benalla afin que les juges d’instruction élargissent leurs investigations, notamment sur le contenu d’un coffre-fort qui a disparu. Un première demande en ce sens a déjà été déposée avant d’être rejetée à la fin du mois d’août.
Nouvelle offensive judiciaire dans l’affaire Benalla. Le syndicat policier VIGI a déposé officiellement mercredi une demande de réquisitoire supplétif afin d’obtenir l’élargissement des investigations menées par les juges d’instruction parisiens. Par cette procédure, le syndicat souhaite forcer la justice à enquêter sur le contenu d’un coffre-fort au domicile d’Alexandre Benalla qui a disparu. L’organisation, par le biais de son avocat Me Bouzrou, réclame que l’enquête porte également sur des faits de « dissimulation de preuves ».
Afin d’alimenter sa demande, l’avocat du syndicat VIGI dresse une série d' »anomalies » lors de l’enquête préliminaire, à commencer par la perquisition rocambolesque du domicile d’Alexandre Benalla à Issy-les-Moulineaux. Alors qu’il était placé en garde à vue le 20 juillet, l’ancien chargé de mission de l’Elysée n’a pu fournir ses clés d’appartement. Malgré l’intervention d’un serrurier puis celle des forces de l’ordre, qui ont eu recours à un bélier, les enquêteurs ont dû reporter leurs recherches au lendemain.
« Documents pouvant être utiles à l’enquête »
Ce jour-là, les policiers vont pénétrer dans l’appartement mais constate la disparition d’un coffre-fort. « J’ai demandé à un ami d’aller chercher ma femme et de récupérer tout ce qui pouvait être volé, des objets de valeur et notamment les armes », déclarera Alexandre Benalla en garde à vue, sans plus de précisions sur la personne qui a déplacé le coffre , sur le lieu de conservation des dites armes ou encore des détails sur ces fameux « objets de valeur ». Selon l’avocat, ce déplacement pourrait constituer un délit.
Outre la disparition de ce coffre, la demande de réquisitoire supplétif vise l’absence de perquisition du bureau d’Alexandre Benalla à l’Elysée lors de sa garde à vue. Celle-ci était intervenue le 25 juillet et là encore le coffre-fort qui s’y trouvait avait été vidé de son contenu. « Il ne peut être exclu que Monsieur Benalla se soit rendu suite à sa garde à vue dans son bureau à l’Elysée et qu’il ait pu y récupérer des documents pouvant être utiles à l’enquête », estime Me Yassine Bouzrou.
Autres opérations de maintien de l’ordre?
A cela s’ajoute, pour l’avocat, le défaut de perquisition du véhicule de l’ancien chargé de mission, qui se trouvait pourtant en fourrière au moment de sa garde à vue. Derniers éléments relevés, l’absence de saisie du téléphone portable personnel d’Alexandre Benalla et le « défaut de fouille » du gardé à vue qui aurait pu avoir ses clés de voiture sur lui. Me Bouzrou avait déjà fait état de ces arguments, une demande rejetée par le parquet de Paris.
Le syndicat VIGI réclame également à la justice que les investigations des enquêteurs puissent être menées sur une période plus large qui se limite pour l’instant au 1er mai (date de la manifestation) et au 18 juillet (date de la diffusion de la vidéo). Il veut que les juges s’assurent qu’Alexandre Benalla et Vincent Crase n’ont pas déjà participé à des opérations de maintien de l’ordre depuis leur arrivée à l’Elysée, et ce alors que le général Bio-Farina, commandant militaire de l’Elysée, a affirmé que Crase était en charge de diriger 14 réservistes au service de la présidence.
Source : BFMTV
Lire également : Le Point – Mais où est le coffre-fort d’Alexandre Benalla ?
Laisser un commentaire