Affaire Benalla : Macron met en garde le Sénat, Bayrou appelle au respect du Parlement

7887435_75cd335c-b78b-11e8-a739-5ba8df0f9640-1_1000x625« Un jeune homme de 26 ans, nimbé de l’aura de l’Élysée, a cru qu’il pouvait se moquer des règles et des usages », a regretté ce jeudi François Bayrou à propos d’Alexandre Benalla. LP/ Olivier Corsan

 

Un coup de fil inhabituel du président à Gérard Larcher sur le traitement de l’affaire Benalla a provoqué la colère des sénateurs et l’agacement de François Bayrou.

Le feuilleton de l’« affaire Benalla » est loin d’être fini. Après les déclarations chocs du mis en cause à l’encontre du Sénat, pour qui il dit n’avoir « aucun respect », François Bayrou s’est fendu ce jeudi d’un rappel au respect des institutions. Un message qui pourrait également être adressé au président de la République qu’il avait soutenu puisque, la veille, L’Obs a révélé qu’Emmanuel Macron avait lui-même passé un coup de fil au président du Sénat, Gérard Larcher. Le chef de l’Etat lui aurait demandé de garantir les équilibres institutionnels, estimant en substance que la commission sénatoriale s’en éloignait. De quoi agacer les parlementaires, déjà piqués par les critiques d’Alexandre Benalla.

Benalla «nimbé de l’aura de l’Elysée»

« Qui est ce bagagiste, comme l’a dit M. Castaner, cette petite frappe, M. Benalla, pour qu’il puisse bénéficier du soutien de tout l’appareil d’État ?» s’est notamment étonné le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau. « Un jeune homme de 26 ans, nimbé de l’aura de l’Élysée, a cru qu’il pouvait se moquer des règles et des usages. Les glissières de sécurité que doit comporter tout pouvoir n’ont pas fonctionné », avait auparavant taclé François Bayrou (MoDem), partenaire de La République en marche au sein de la majorité. Puis d’ajouter dans un entretien au Figaro : « C’est la raison pour laquelle je défends un Parlement de plein exercice, respecté, mieux équilibré qui exerce sa mission de contrôle vis-à-vis de l’exécutif. Il fait son travail, c’est pourquoi je n’approuve pas par exemple les attaques contre le Sénat. »

En début de semaine, Alexandre Benalla, convoqué le 19 septembre devant la commission d’enquête de la chambre haute avait notamment qualifié le président LR de cette mission, Philippe Bas, de « petit marquis ». L’ancien chargé de mission d’Emmanuel Macron avait également prévenu qu’au nom de la « séparation des pouvoirs » il ne répondrait pas sur les questions « qui intéressent la justice, c’est-à-dire toutes les questions sur quel était mon rôle à l’Élysée, ce que j’y faisais exactement, pourquoi j’étais place de la Contrescarpe (le 1er mai), quel était mon rôle dans la sécurité du président ». Alexandre Benalla est en effet mis en examen pour violences lors de cette manifestation où il avait été filmé en train de frapper un militant mais cela ne devrait pas l’empêcher de répondre aux questions sur son rôle à l’Elysée.

Les Français «ne voient plus bien où conduisent les réformes»

Quant au chef de l’Etat, avec qui François Bayrou s’était allié lors de la présidentielle et dont il était devenu le garde des Sceaux, il devrait « retrouver avec les Français l’élan du printemps 2017 » car actuellement, ces derniers « ne voient plus bien où conduisent les réformes », a-t-il estimé. Pour autant, le président du MoDem ne rejette pas tout ses liens avec le chef de l’Etat : « Il existe une exception heureuse : la politique de l’éducation nationale. Là, on voit où l’on va, et les Français adhèrent. J’espère et je crois qu’il peut en être de même pour la lutte contre la pauvreté », en référence au plan présenté ce jeudi par Emmanuel Macron.

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Source : Le Parisien

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