Affaire Benalla : le gros dilemme de Gérard Larcher
VIDÉO. Selon « Le Parisien », le président du Sénat préférerait épargner Kohler, Strzoda et le général Lavergne pour se concentrer sur Benalla et Crase.
C’est un Gérard Larcher bien embêté qui déambule actuellement dans les couloirs lambrissés du Sénat. La cause de son embarras ? Le contenu de la lettre qui accompagne le rapport sur l’affaire Benalla, après les longs travaux de la commission d’enquête. La missive, signée par le président de la commission, Philippe Bas, et ses deux rapporteurs Jean-Pierre Sueur et Muriel Jourda, intime en effet au président de la vénérable institution de saisir le bureau du Sénat afin que celui-ci valide la saisine du parquet pour engager des poursuites judiciaires, expliquent nos confrères du Parisien, mercredi 27 février.
Dans le collimateur, Alexandre Benalla et son compère Vincent Crase, à qui il est reproché d’avoir produit de « faux témoignages », mais aussi trois membres éminents de l’Élysée. Ainsi, le secrétaire général du Château, Alexis Kohler, le directeur de l’Élysée, Patrick Strzoda et le chef du Groupe de sécurité de la présidence, le général Lavergne, sont accusés d’« omissions et de contradictions » durant leurs auditions.
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Or Gérard Larcher préférerait épargner les trois proches de Macron et se focaliser sur les deux « pieds nickelés » Benalla et Crase, comme l’a confié l’entourage du président du Sénat au quotidien francilien. Avant d’être transmise au bureau du Sénat, la lettre ô combien sensible sera remise à l’administration du Sénat. Le but ? Déterminer si les demandes des trois sénateurs ne contreviennent pas à la Constitution et au règlement du Sénat.
Décision le 21 mars
Ce n’est qu’après ce premier passage au tamis que Valérie Létard, vice-présidente du Sénat, saisira le fameux Bureau, qui devrait trancher le sort réservé aux cinq hommes le 21 mars. Et la conseillère régionale des Hauts-de-France est une figure de proue des centristes au Sénat. Un groupe dont le président, Hervé Marseille, a récemment émis des réserves quant au travail de Philippe Bas. Le 21 février, ce dernier déclarait, toujours dans les colonnes du Parisien : « Je suis d’accord avec les conclusions concernant Alexandre Benalla et Vincent Crase. En revanche, je ne suis pas d’accord avec le président de la Commission quant à d’éventuelles poursuites contre trois hauts collaborateurs de la présidence de la République. » Pour le soutien de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, les griefs à l’encontre des trois hommes sont « trop minces ».
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Un argumentaire auquel Gérard Larcher n’a pas été insensible, au vu de l’importance que revêt le groupe centriste pour les sénateurs LR. Ils leur permettent en effet d’êtres majoritaires. « Hervé Marseille pose un certain nombre de questions qui méritent l’analyse », a ainsi réagi le président du Sénat. Un jeu d’équilibriste difficilement tenable, qui explique l’embarras dans lequel se trouve Gérard Larcher.
Source : Le Point
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