Affaire Benalla : le couple violenté le 1er mai donne sa version des faits

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Dans un entretien au « Monde » paru jeudi 20 septembre, le couple confie n’avoir « toujours pas bien compris ce qui leur est tombé sur la tête ».

C’est au lendemain du grand oral d’Alexandre Benalla devant la commission d’enquête du Sénat que le désormais fameux « couple de la Contrescarpe » a décidé de sortir du silence. Auditionnés la veille par les juges, Georgios D. et Chloé P. ont livré leur version des faits dans un long entretien accordé au Monde jeudi 20 septembre. Georgios D., 29 ans, est l’homme impliqué dans la rixe à laquelle est accusé d’avoir participé Alexandre Benalla dans le 5e arrondissement de la capitale. La vidéo avait fait le tour de la Toile. Sa compagne Chloé P. a quant à elle 30 ans. Dans la vidéo, on la voit être attrapée par le cou.

Le 1er mai, le couple fêtait son « coup de foudre » vieux de six années. Ils avaient l’intention de faire une balade dans le quartier Latin et de manger un morceau à « Mouffetard ». Il confie n’avoir « toujours pas bien compris ce qui leur est tombé sur la tête. On n’est rien ! On n’avait rien demandé », explique Georgios D. En arrivant rue de Blainville dans le 5e arrondissement, le couple aperçoit un groupe de jeunes. Ils ignorent alors qu’il s’agit d’un comité d’action interlycéen. Ils ne sont pas militants et Georgios affirme qu’il n’a participé qu’à une seule manifestation dans sa vie : « J’avais 15 ans. Avec toutes les écoles de Thessalonique, contre la guerre en Irak. » Le jeune homme affirme par ailleurs ne jamais avoir été convoqué dans un commissariat. La police a confirmé au procureur de la République de Paris que le couple n’était pas inscrit au TAJ, le fichier de traitement des antécédants judiciaires.

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« J’ai perdu le contrôle »

Sur les lieux, Georgios et Chloé reçoivent un jet de gaz lacrymogène des forces de l’ordre et décident alors de partir. Ils rejoignent la place de la Contrescarpe pour commander une crêpe. « Des jeunes gens sont assis par terre, canettes à la main, l’atmosphère est calme », explique Chloé P. Mais les CRS chargent et dispersent la foule avec des gaz lacrymogènes après que des ballons de baudruche de peinture ont été lancés sur eux.

Peu après, ils reçoivent une bouteille de verre envoyée d’un coup de pied par un policier dans leur direction. « J’ai perdu le contrôle », explique Georgios. Il lance à son tour une carafe vers les forces de l’ordre et Chloé un cendrier ou un sous-verre ! « Une réaction sanguine, stupide, que nous regrettons mais en aucun cas de la provocation. » Un policier en civil attrape le jeune homme puis un autre portant un casque de CRS le saisit par la nuque et le bras. Il s’agit d’Alexandre Benalla et de Vincent Crase, gendarme réserviste. Elle crie et lance un « bâtards ! », selon le major Philippe Mizerski.

Alors que le cuisinier est au sol devant Vincent Crase, il essaye de s’expliquer. « Mais M. Benalla arrive derrière moi, m’attrape par la nuque, m’étrangle, me soulève. Je reçois un coup à l’estomac, un coup sur le visage. Il me tient toujours. » Puis « Un CRS me frappe derrière les genoux avec sa matraque. Je tombe par terre. Et je reçois un coup de pied final de M. Benalla, qui m’écrase le thorax. » Un badaud crie : « Il faut l’amener à l’hôpital. »

Chloé est quant à elle au sol aux côtés de Philippe Mizerski. « Avec lui, je n’ai eu aucun problème. Il était calme. Son comportement n’a rien à voir avec celui de M. Benalla, qui donnait l’impression de se défouler », explique-t-elle. Le couple se retrouve en garde à vue dans un commissariat proche de la gare du Nord. Ils donnent de nouveau leur véritable identité. Alexandre Benalla et le préfet de police de Paris avaient indiqué devant l’Assemblée nationale le 25 juillet qu’ils avaient « déclaré une fausse identité ». Le couple ne sait pas s’il doit porter plainte. « On ne connaît rien à la justice, et à tout ça. Benalla ou pas Benalla, ce qu’on a retenu, nous, ce sont les violences. L’affaire politique nous dépasse complètement. »

Source : Le Point

 

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