Adama Traoré, Mélanie Lemée : la lecture à géométrie variable des faits divers

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À la tête du collectif “justice pour Adama”, Assa Traoré a surfé sur un emballement médiatique. Photo © Bastien LOUVET/ BRST/SIPA

Jean Messiha, délégué national du Rassemblement national que la lecture des faits divers en France se fasse à géométrie variable : lorsque la victime est issue d’une minorité, la machine médiatique s’emballe ; mais que l’auteur des violence soit lui-même issu de l’immigration, et le plus grand silence se fait, « pour ne pas attiser la haine ».

Fin mai 2020, alors que l’on nous annonce quotidiennement la mort de dizaines de malheureux emportés par le COVID-19, la vidéo d’un afro-américain maintenu plusieurs minutes par un policier blanc le genou sur le cou et provoquant sa mort envahit nos écrans. Depuis, des matinales jusqu’aux JT de la nuit, en passant par les talk-shows et les émissions spéciales, nous sommes accablés d’une introspection sur le racisme blanc aux États-Unis. De ce côté de l’Atlantique, Assa Traoré et son comité « La Vérité pour Adama » flairent l’opportunité. Ce jeune délinquant, presque ordinaire dans cette France où les immigrations maghrébines et sub-sahariennes génèrent d’innombrables racailles, est transformé en pendant français de Georges Floyd. Le système médiatique national – et souvent antinational – passe en surmultiplié et joue le jeu de cette cheffe de fratrie où le casier judiciaire est une carte de visite.

Adama, coursé et serré par 3 gendarmes, après les avoir fuis et s’être rebellé à deux reprises, décède quelques heures plus tard après une interpellation qui ne présentait aucune comparaison avec celle de Floyd. Ne revenons pas sur les détails de cette affaire qui date de 2016. Ce qui est certain, c’est que les gendarmes n’ont ni tué ni, encore moins, voulu tuer le malheureux jeune homme. Nous sommes dans le cas de figure d’un engrenage volontaire, enclenché par la victime elle-même, et qui se termine par une tragédie absurde. Mourir pour quoi ? Parce que l’on n’a pas ses papiers sur soi et qu’on décide de fuir sous le nez des forces de l’ordre qui viennent interpeller votre frère ?

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Mais les énormes dissimilitudes entre les deux affaires et surtout entre l’histoire raciale des deux pays n’empêchent pas un emballement médiatique politique et sociétal. Emballement dans lequel la France est pointée du doigt pour son « racisme systémique » et invitée à lutter contre les « discriminations » qui frapperaient les Magrébins et les Noirs à tous les niveaux et dans tous les domaines. La République qui a été globalement méritocratique depuis des lustres et a permis à des gens de toutes origines et de toutes croyances de se construire un avenir en France, serait devenue ségrégationniste. Trop « blanche » elle « parquerait » certaines ethnies dans des ghettos. Elle les bloquerait dans leur parcours professionnel. Elle les contrôlerait plus que les autres. La litanie est longue et les pleureuses légions.

Mais les plus lucides ont bien compris que ces outrances ont, en réalité, deux objectifs :

  •  Promouvoir une forme de discrimination positive pour certaines minorités puisque la progression au mérite, au travail et au talent ne leur convient pas, car trop exigeante et nécessitant trop d’efforts ;
  • Sortir des territoires de non-France les derniers gardiens de l’ordre républicain, à savoir les forces de l’ordre, derniers représentants de la République et même de la France à pouvoir encore s’y aventurer, non sans risques. « La CAF oui, les flics non », pourrait être le slogan de cette anti-France, elle aussi « en marche ».
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Cette séquence de près d’un mois a amené les policiers à se révolter contre un ministre déjà connu pour son incompétence, Christophe Castaner pour ne pas le nommer, mais qui a franchi la limite en proposant de s’agenouiller avec ses cadres dans la cour de Beauvau et livrer ses forces en pâture aux chiens lancés à leurs trousses. Il a, il est vrai, tenté assez rapidement un retournement de casaque. Mais trop tard. Les femmes et les hommes qui nous défendent au quotidien ne supportent pas la trahison.

…Beaucoup moins pour Mélanie Lemée

Une tragédie ou plutôt un assassinat survenu à Port Sainte Marie en Lot-et-Garonne samedi soir dernier nous a ramené à la réalité de la véritable violence qui défigure notre pays. Un type refuse de s’arrêter à un premier contrôle de la gendarmerie à Colayrac-Saint-Cirq, tout près d’Agen. Signalé à la police, il se retrouve devant un barrage, fait demi-tour, et fonce comme un dingue sur la D813 pour se retrouver un peu plus tard devant un barrage dressé par la gendarmerie pour l’intercepter. Au lieu de s’arrêter, cette fois pour de bon, il fonce sur la gendarme Mélanie Lemée qui gardait la bordure de la herse pour lui bloquer le passage. Il lui arrache une jambe. Cette jeune femme, championne de judo, meurt au milieu de ses collègues, malgré les secours, et laisse cette arme admirable profondément choquée.

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Les médias s’épanchent quelques heures sur les mérites réels de cette jeune fonctionnaire, traduisent l’émotion de la population de la commune où elle officiait et bien sûr celle de ses camarades. Ils révèlent que le suspect a 26 ans, a un casier judiciaire lourd pour des affaires de stupéfiants et de délits routiers. On apprend aussi qu’il est sans profession et qu’il a déjà été condamné à trois reprises, notamment pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et sur la circulation routière. Il parait qu’il ne se serait pas arrêté parce qu’il conduisait sans permis, qu’il était sous l’emprise de stupéfiants, et qu’il venait de d’acheter 150 g de cocaïne.

Pas un mot sur son nom. Alors qu’au moindre acte répréhensible d’une personne classée à « l’extrême droite », et même d’une personne seulement française de souche, le nom, le visage et jusqu’à l’historique personnel du suspect font la une de la presse et des médias, là, pas un traître mot ! Un assourdissant silence radio. Et pour cause ! Il fallait aller chercher dans le peu connu La Voix du Gendarme pour découvrir qu’il s’agit d’un certain Yassine E.

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La violence n’est pas l’apanage des grandes agglomérations

Dans une autre affaire survenue à quelques jours d’intervalle, on découvrira, discrètement là encore, que les types qui ont tué Philippe, chauffeur de tramway de Bayonne, dimanche soir à l’arrêt d’un « quartier populaire », parce que cet agent courageux voulait faire respecter les règles, sont aussi des « chances pour la France ».

La véritable violence est là. Et elle vient très majoritairement d’individus, des hommes en général, issus de l’immigration maghrébine et sub-saharienne, qui jouent un rôle majeur dans l’ensauvagement de notre pays. Mais le lieu de ces drames, une petite ville d’un modeste département du sud-ouest ou une ville de la côte basque, nous rappelle que la racaille n’est pas l’apanage des grandes agglomérations. Elle s’est insinuée au cœur de la France injustement dite « périphérique ».

La lecture des « faits divers » au fil des semaines et des mois nous interroge sur un point crucial : à quoi ressemblerait notre pays, comment pourrait-on y vivre si nous avions au sein du peuple historique et des populations immigrées européennes, asiatiques et chrétiennes d’Orient, la même proportion de criminels et de délinquants que celle que l’on trouve dans les immigrations auxquelles il est fait référence plus haut ? Ce serait l’enfer !

Dès lors, la conclusion s’impose d’elle-même et elle est glaçante.

La mort accidentelle d’un Noir à la suite d’une interpellation par des gendarmes présumés Blancs ? Un fait de société majeur.

L’assassinat, avec une bagnole, d’une gendarme blanche par un jeune Magrébin ? Un fait divers dont il ne faut pas révéler le nom de l’auteur « pour ne pas attiser la haine ».

Dire la vérité ce n’est jamais de la haine.

La vérité se suffit à elle-même.

Source : Valeurs Actuelles

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