Actualité L’ancien commandant du La Fayette condamné en appel
24/05/2016
Le capitaine de vaisseau Eric Delepoulle a été condamné hier par la Cour d’appel d’Aix en Provence à un an de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende pour harcèlement moral. L’ancien commandant du La Fayette était poursuivi suite au suicide de son maître d’hôtel, le second-maître Sébastien Wanké, le 15 juin 2010, alors que le bâtiment rentrait à Toulon après trois mois de mission. Alors qu’en première instance des marins appelés à la barre pour décrire l’ambiance et l’exercice du commandement à bord de la frégate française avaient été très critiques, la peine prononcée en janvier 2014 par le tribunal correctionnel de Marseille a été confirmée. Le militaire a également été condamné pour harcèlement moral sur un autre marin, qui occupait à l’époque la fonction de cuisinier.
Alors que l’un des ses avocats a déclaré ne pas partager l’analyse de la Cour d’appel, Eric Delepoulle, qui réfute les accusations de harcèlement à l’encontre de son ancien maître d’hôtel, a décidé de se pourvoir en cassation.
Attendant les décisions de justice pour réagir publiquement, la Marine nationale a indiqué, dans la soirée, avoir « depuis le début de l’enquête pleinement collaboré avec l’autorité judiciaire, tout en respectant le principe de la présomption d’innocence ». Suite à la condamnation en appel du CV Delepoulle, le chef d’état-major de la Marine, l’amiral Rogel, a décidé – comme il l’avait annoncé dans une telle hypothèse – l’ouverture d’une procédure disciplinaire « adaptée à cette décision de justice » dit l’état-major. Selon l’EMM : « les missions des bâtiments de la Marine nationale exigent à la fois discipline et esprit d’équipage, ce dernier étant un facteur de cohésion essentiel dans la marine. Les pouvoirs conférés à l’encadrement, à tous les niveaux, notamment aux commandants de bâtiments, s’accompagnent d’un devoir de respect et de bienveillance envers les subordonnés. L’application scrupuleuse de ce principe essentiel est au cœur des préoccupations du chef d’état-major de la marine ».
Pour mémoire, sitôt le drame connu, une enquête militaire avait été diligentée. Celle-ci n’avait pas pu déterminer la responsabilité d’Eric Delepoulle dans la mort de Sébastien Wanké, mais avait clairement mis en lumière le profond ressentiment de l’équipage à l’encontre du pacha, tous grades confondus. Au point que l’état-major avait estimé que l’officier ne devait en aucun cas se voir de nouveau confier un commandement à la mer. Pour autant, il n’a pas été limogé et occupe actuellement un poste à l’Etat-major des Armées. Le ministère de la Défense attendait la fin de la procédure judiciaire pour statuer sur son sort, sachant que la radiation d’un officier de carrière, mesure disciplinaire extraordinaire, ne peut être actée, pour des raisons statutaires, que par décision ministérielle.
Source : Mer et Marine
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