Elle est arrivée le 8 mars dans les locaux de la gendarmerie de Méru. Une révolution culturelle pour les militaires que d’accueillir parmi eux une « civile ». Cécile Saggiorato est assistante sociale au conseil départemental et exerce à la brigade. Sa mission consiste à relayer les gendarmes, essentiellement dans les cas de violences intrafamiliales, en assurant un accompagnement social.
Et le raisonnement est simple. La grande majorité des interventions des gendarmes en soirée est liée à des différends familiaux, très souvent répétitifs. Si un accompagnement social rapide est mis en place, les interventions des militaires ont des chances de diminuer. « On intervient pour régler les problèmes dans l’instant. On ne peut pas faire de suivi, explique le commandant David Lacheteau, à la tête de la compagnie de Méru. L’intervenant social peut donner des conseils, faciliter les relogements. On ne peut pas faire ça. On n’en a pas les moyens et ce n’est pas notre métier. »
Installer une assistante sociale dans les locaux présente l’avantage d’offrir une plus grande réactivité. « Elle suit l’activité globale du secteur, poursuit le commandant Lacheteau. Cela permet d’avoir une réponse immédiate. » Son credo : expliquer les démarches, fournir les interlocuteurs à contacter, apporter des explications sur les dispositifs (logement, soins, chantiers d’insertion…).
p>Déjà éprouvé dans d’autres départements, le processus semble montrer un intérêt certain dont celui de voir le nombre d’interventions baisser pour les violences intrafamiliales. Dans l’Oise, il a été aussi lancé parallèlement en zone de gendarmerie à Noyon et Clermont. « On touche un autre public que celui rencontré dans les mairies et les services sociaux, souligne Cécile Saggiorato. Ce sont des personnes isolées face à leurs problématiques. Isolées de leur environnement familial, amical ou professionnel. »Quand les gendarmes signalent des personnes, Cécile Saggiorato les contacte : « Je me mets à disposition. Je suis dans la libre adhésion. Et 90 % acceptent une rencontre ». Depuis le début, elle a rencontré 49 personnes : « Il faut que les gens s’habituent à moi », admet-elle.
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