À la gendarmerie après la garden-party
Les militants qui s’étaient invités à la réception du Medef sont convoqués à la gendarmerie.
Une quarantaine de personnes s’est réunie en signe de soutien devant la gendarmerie, rue des Jacobins.
Violation de propriété privée à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contraintes. Voilà de quoi sont soupçonnés quatorze militants (NDLR : ce chiffre est fourni par les militants), dont quatre étaient convoquées à la gendarmerie ce jeudi après-midi. Ces accusations font suite à leur intrusion, le 18 juin 2015, à une garden-party du Medef organisée au Petit château de Lamotte-Brebière.
Ce jour-là, une quarantaine de militants, des membres ou proches de la Coordination des Intermittents et précaires mais aussi des altermondialistes, avaient débarqué dans le village avec des banderoles et des tracts pour tenter d’approcher Pierre Gattaz, le président du Medef, invité d’honneur de cette fête.
Une plainte avait été déposée
Quatorze d’entre eux, étaient même entrés sur le site et s’y étaient installés avec leurs tonnelles. Ce sont eux qui font aujourd’hui l’objet d’une convocation. Car suite à cette journée, une plainte pour violation de propriété privée a été déposée par le responsable du site, Yann Capart : « Ils avaient installé des banderoles et des tonnelles. Je leur ai demandé de sortir en leur conseillant d’aller manifester au rond-point, à quelques mètres de là, de toute façon c’est le seul accès au château. Mais pas ici, pas sur une propriété privée. Je leur ai pourtant dit que je comprenais, que j’employais moi aussi des intermittents et que je savais que ça pouvait être difficile. Ils ne m’ont pas répondu et ils ne m’ont pas écouté. » Ils n’ont pas écouté non plus les gendarmes qui leur ordonnaient de quitter les lieux. Résultat : ils ont été évacués de force.
« Je leur ai demandé de sortir en leur conseillant d’aller manifester au rond-point, à quelques mètres de là. »
Yann Capart, responsable du site
Hier, quatre d’entre eux étaient auditionnés librement au sein de la compagnie de gendarmerie d’Amiens, rue des Jacobins. « Ils vont nous entendre sur ce qui s’est passé ce jour-là. Mais il n’y a pas eu de violence ni de dégradation, à part peut-être quelques autocollants », expliquait, confiant, Laurent Donnet, l’un des auditionnés. Autour de lui et des trois autres militants convoqués (Manu, Joël et Matthieu), une quarantaine de personnes s’étaient réunies en signe de soutien dans la rue des Jacobins.
Après quelques heures d’auditions, les militants sont ressortis libre. « L’enquêteur, qui a terminé ses auditions, va maintenant pouvoir rédiger sa synthèse et la communiquer au procureur. C’est lui qui décidera de la suite pénale à donner », précise la gendarmerie. JEANNE DEMILLY
Source : Courrier Picard
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