Mort de Rémi à Sivens: le gendarme qui a tiré la grenade soutenu par sa direction
Le patron des gendarmes soutien ses troupes. Le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) Denis Favier a exclu mercredi soir de suspendre le gendarme qui a tiré la grenade suspectée d’avoir provoqué la mort de Rémi Fraisse sur le site du barrage contesté de Sivens.
Après avoir exprimé « une pensée de compassion » pour la famille de ce manifestant de 21 ans, le Denis Favier a dit à BFMTV accorder son « soutien total » à l’escadron qui a dû faire face aux manifestants le week-end dernier à Sivens (Tarn). « J’estime qu’il n’y a pas de faute intentionnelle volontaire et il n’est pas envisageable de suspendre quelqu’un », a ajouté Denis Favier, « je ne laisserai personne au bord du chemin ».
Des images de la scène
La patron des gendarmes a également indiqué que des images de la manifestation prises par des escadrons avaient « été versées au dossier judiciaire » qui seront exploitées « le moment venu ». Ces images « intéressantes » montrent « le niveau d’intensité » selon lui des violences contre les gendarmes et permettront « sans doute de rétablir un peu l’équilibre ».
Après avoir évoqué « un concours de circonstances tout à fait défavorables », pour tenter d’expliquer comment une grenade utilisée par ses troupes avait pu provoquer la mort d’un manifestant, Denis Favier a assuré avoir rencontré un escadron « meurtri » et « conscient » du drame.
« Harcelés pendant des heures »
Le patron des gendarmes, qui s’exprimait pour la première fois depuis le drame, a assuré que ses troupes avaient été « prises à partie de manière particulièrement violente », évoquant des conditions « particulièrement délicates ». Il a affirmé que les gendarmes présents ce soir là à Sivens avaient été « harcelés pendant des heures », et essuyé « des tirs de pierres, de cocktails molotov, de boulons », assurant que ses hommes n’avaient « jamais » rencontré une telle situation.
Interrogé sur les intentions de la victime, décrite comme pacifique par ses proches, le DGGN a précisé qu’il se trouvait ce soir là face aux gendarmes « dans un groupe qui était là pour en découdre ». « Mon rôle est de soutenir mes hommes et je les soutiendrai (…), ce soutien ne fait pas obstacle à un devoir de transparence, de vérité et de sincérité », a-t-il assuré. « Nous avons tous besoin de savoir ce qui s’est passé », a dit Denis Favier, rappelant que la grenade offensive au coeur de l’enquête n’était « pas une arme qui tue ».
Le parquet de Toulouse a ouvert mercredi une information judiciaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». « Je veux qu’on nous juge à la fin de l’enquête », a demandé Denis Favier. L’emploi des grenades offensives par les forces de l’ordre a été suspendu mardi par le ministre de l’Intérieur à la suite de la mort de Rémi Fraisse.
Source : L’Express
Laisser un commentaire