Contenus illicites en ligne : comment fonctionne la plateforme Pharos ?
Le compte Twitter de l’assaillant avait été signalé sur la plateforme Pharos au cours de l’été. (AFP)
Les signalements de contenus violents, d’appels à la haine, de trafics et escroqueries sur internet parviennent sur une même plateforme (Pharos) gérée par 28 policiers et gendarmes.
Quels signalements ?
La plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements (Pharos) gère en France tous les signalements visant des contenus publics sur internet : pédophilie, incitation à la haine raciale ou aux discriminations raciales, sexuelles, religieuses ou en raison de handicap, menaces ou incitations à la violence, trafics (stups, armes, etc.), escroqueries, personnes en danger (suicides, menace d’attentat, abus sexuels, violences intrafamiliales, etc.).
Comment signaler ?
Le moyen le plus direct : via le site www.internet-signalement.gouv.fr. Pour les urgences, composer le 17. Les fournisseurs d’accès à internet (FAI), les réseaux sociaux et toutes les institutions sont également tenus de signaler tous les contenus violents.
Combien de signalements ?
Depuis sa création, en 2009, Pharos a traité, jusqu’en 2019, 1 584 130 signalements, passant de 53 000 en 2009 à plus de 228 000 en 2019. Aujourd’hui, 28 agents, policiers et gendarmes arment cette plateforme, dont six sont dédiés aux signalements haine et discrimination. En 2019, 57 % des signalements concernaient des escroqueries, 11,2 % des atteintes aux mineurs et 7,7 % des discriminations.
Que font les agents de Pharos ?
Leur travail consiste à traiter les signalements, à s’assurer qu’ils constituent bien une infraction à la loi française et à la constater, en collectant les preuves (captures d’écran, identification après sollicitation auprès des réseaux sociaux et des FAI…). Les agents alertent les services et autorités compétents sur le terrain (France et étranger) et alimentent une base de données disponible pour tous les policiers et gendarmes. En moyenne, l’ensemble des signalements ne débouchait, en 2016 et les années précédentes, que sur « 200 à 300 » procédures judiciaires (secours à personnes non comptabilisés) annuelles, selon le média en ligne NextInpact (signalements multiples pour un même fait, infraction non caractérisée, etc.).
Le compte du terroriste fermé vendredi soir
Fin 2017, 70 % des notifications adressées par Pharos aux réseaux sociaux étaient suivies d’effet (contenu supprimé) et 81 % l’étaient dans les 24 h. Vendredi, l’auteur de l’attentat a mis en ligne sa revendication et les photos du cadavre à 16 h 55. Son compte Twitter était supprimé dans la soirée. Ce même compte avait fait l’objet d’un signalement (propos antisémites) par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) le 27 juillet. Fin août, un photomontage mettant en scène une décapitation avait également été signalé.
En 2019, Pharos gérait 4 395 signalements par semaine, avec un traitement allant « de quelques minutes à plusieurs jours ou semaines ». Depuis vendredi, « une centaine d’investigations ont été lancées » concernant des faits de haine en ligne liés à l’attentat, selon l’entourage du ministère de l’Intérieur.
Source : Le Télégramme
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