Une veuve de policier très choquée par l’article de presse rapportant le suicide de son compagnon

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Depuis le 1er janvier 2019 à ce jour, 47 Policiers, 8 Policiers municipaux et 10 gendarmes se sont donné la mort. En ce qui concerne les drames liés aux suicides de nos Forces de l’Ordre l’année 2019, en son huitième mois, a déjà largement dépassé l’année 2018.

Et pourtant en novembre 2018, notre ministre, monsieur Castaner nous avait pourtant affirmé dans un écrit :

La question du suicide au sein des forces de sécurité intérieure est pour moi une préoccupation majeure et je mettrai tout en œuvre pour y apporter les réponses qui sont en mon pouvoir, car je sais combien nos policiers et nos gendarmes sont exposés au stress dans leurs difficiles missions au service de nos concitoyens.

Nous nous posons toujours la question  de savoir en quoi consiste le « tout en œuvre » promis par notre Ministre ?

Le 31 juillet 2019 nous avions rapporté ici le suicide de David C. de la CRS 09 de Rennes, 46 ans, père de 3 enfants.

l’Association des Femmes des Forces de l’Ordre en Colères (FFOC) a demandé à être reçues par le Ministre Castaner, afin de traiter de ce problème des suicides, qui selon les dires de ce dernier serait pour lui « une préoccupation majeure ».  Très récemment, le 16 aout, devant le ministère place Beauvau, un rassemblement de femmes de policier ( FFOC )  pour affirmer « On veut dire stop aux suicides chez les forces de l’ordre » mais la FFOC ne reçoit aucune réponse. C’est dire la « préoccupation majeure » du Ministre…

A la suite d’un article de presse odieux de France Bleu, rapportant le suicide de son compagnon, Laura, Femme en colère d’un membre des Force de l’Ordre et veuve depuis le 31 juillet 2019, nous fait part de son indignation dans un écrit qu’elle adresse au journal et que nous partageons ici.

Nous renouvelons à Laura et à ses enfants nos sincères condoléances attristées et l’assurons de notre soutien.

Je viens vers vous aujourd’hui pour vous faire part de mon indignation, ma colère et à la fois ma tristesse quant à la déliquescence de votre soi disant métier. très choquée

Je m’appelle Laura B. et je suis la compagne de Monsieur David C., brigadier chef de la CRS 9 que l’on a poussé à l’acte extrême le 31 juillet dernier. Ces mots que je vous envoie sont ceux d’une femme qui a perdu son compagnon, d’une mère qui a perdu le père de ses enfants.

Il n’est pas tolérable, pour moi comme pour l’ensemble des veuves et des orphelins des membres des Forces de l’Ordre, de lire de tels torchons. Que faites vous de votre métier? Où se trouve votre neutralité et votre devoir de ne délivrer que la justesse des faits? D’où prenez vous le droit d’exposer ainsi les raisons du suicide d’un policier? Du suicide d’un homme? Vous a-t-il exposé ses raisons?.. non.

Que faites vous de la lecture que les proches- et David a une grande famille que cela soit filiale ou la famille police- font de ce que vous qualifiez d’article? Comment osez-vous prétendre détenir la vérité? Comment osez-vous ignorer le problème de fond? Comment assumer vous d’éviter ainsi le véritable sujet qu’est le dénigrement total du gouvernement pour ses flics, pour sa base, pour le tampon qu’ils sont, dernière barrière à une Révolution qui gronde?

Oui David avait des soucis perso comme nous en avons tous. Il était CRS, depuis 2013, policier convaincu de sa mission d’ordre public et surtout, pour lui, sociale, depuis 1995.

Policier par vocation, le système l’a petit à petit vidé de sa conviction à servir, à être utile, broyé, évincé des concours car, malgré sa persévérance et son travail acharné, il les passait avec la certitude de ne jamais rien obtenir, pourquoi?

Cherchez, faites votre travail d’investigation. Il en avait plus que marre de voir des médailles briller sur la poitrine des moins méritants. Ras l’bol, de bosser pour une France qui n’en a rien à foutre de sa police, ses gendarmes, son armée sous couvert d’anti-militarisme à la con.

Oui il en avait marre aussi de cacher son métier lors de repas avec des copains qui ne le connaissait pas bien parce que cela finissait toujours en diatribes anti-flic. Il me disait « on a qu’à dire que je suis prof de tennis »… Lui qui aimait tant aider, discuter et trouver des solutions plutôt que sévir. Même si il y a été contraint parfois.

J’ai honte de ma presse, vous devriez avoir honte de cette publication. Vous salissez votre propre métier.

A ceux qui commentent sur les différents réseaux avec des phrases du genre « et le suicide des agriculteurs, on en parle? », je vais simplement ajouter que David se battait bec et ongle pour la sauvegarde d’une terre biologique dans le village où nous nous sommes installés pour élever nos trois enfants dans un environnement sain, calme et serein. Et il se bat encore, car aujourd’hui plus qu’hier, cette bataille, d’abord humaine et juridique ensuite, dont il a été l’instigateur et qui a rallié nombre de personnes est la sienne. Indéniablement, la sienne.

Laura, Femme en colère d’un Membre des Force de l’Ordre.

Rennes : un CRS de 46 ans se suicide chez lui avec son arme de service

Par , , France Bleu Armorique, France Bleu Breizh Izel, France Bleu
Un brigadier de la CRS 9 de Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) s’est suicidé à son domicile ce mercredi 31 juillet. Il a mis fin à ses jours en rentrant de son service.
L'homme était brigadier à la CRS 9 de Saint-Jacques-de-la-Lande

L’homme était brigadier à la CRS 9 de Saint-Jacques-de-la-Lande © Maxppp – IP3 PRESS/MAXPPP
Saint-Jacques-de-la-Lande, FranceUn policier de la brigade CRS 9, basée à Saint-Jacques-de-la-Lande près de Rennes, s’est suicidé ce mercredi 31 juillet au matin.Ce brigadier âgé de 46 ans rentrait chez lui après son service quand il a mis fin à ses jours avec son arme. Le geste serait vraisemblablement lié au contexte de sa vie privée.En France depuis le début de l’année, 45 policiers se sont donné la mort depuis le début de l’année.Source : France BleuAucune description de photo disponible.

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