À Mers-les-Bains, le faux militaire avait de vraies armes
Il se baladait dans les rues de la commune en tenue de militaire. Il a placé une arme sur la tempe d’un client de bar en octobre dernier.
Le prévenu a une obsession pour les questions militaires. Il n’a jamais intégré le corps. (photo d’illustration).
À Mers-les-Bains (Somme), ce nouvel arrivant ne passait pas inaperçu. Il se baladait dans les rues en tenue militaire de camouflage, rangers aux pieds, béret sur la tête, casque et képi à la ceinture. C’est finalement un médecin, inquiet d’avoir entendu une détonation dans la rue Jules-Barni, qui a alerté les gendarmes. Ces derniers ne mettront pas longtemps à identifier le suspect. Mais leur enquête va mettre en lumière des faits inquiétants.
L’homme de 29 ans s’était imaginé une vie professionnelle sous les drapeaux. « Vous voulez savoir ce que c’est l’Afghanistan ? », a-t-il dit à des gilets jaunes le 17 novembre dernier au rond-point d’Auchan, avant de se rendre au coffre de sa voiture où il a manipulé quelque chose, des témoins expliquant que le bruit ressemblait à une arme que l’on charge ou décharge.
Un mois plus tôt, c’est dans un bar qu’il avait fait parler de lui. La gérante avait remarqué que ce client avait une arme à la ceinture. Ce soir-là, il est revenu dans l’établissement, toujours avec sa tenue militaire. Il explique alors à qui veut l’entendre, qu’il est un soldat réserviste, qu’il est de permanence, qu’il a été déjà été appelé à plusieurs reprises pour un attentat à la gare. S’attirant alors des moqueries, le faux militaire sort une arme, la place sur la tempe d’un client. « Je vais te tirer dessus », menace-t-il. Des témoins réussiront à lui prendre le pistolet d’alarme et à confisquer le chargeur. Lors des perquisitions, les gendarmes ont trouvé notamment un fusil, une carabine au canon scié, des munitions, et une grenade à plâtre.
Il est condamné à 5 mois de prison ferme
À la barre ce jeudi, le prévenu, fan d’Air soft, confirme ce que les enquêteurs avaient vérifié : il n’a jamais été militaire. Il a essayé d’être gendarme, a tenté l’armée de terre, « mais mon passé militaire m’en a empêché ». Les menaces dans le bar ? « J’avais rencontré un grand médecin, un addictologue, qui est venu en France avec 10 euros, et qui maintenant a une Harley Davidson. Il m’a conseillé d’écrire un livre sur ma vie. Dans le bar, il y avait 10 marins saouls. Ils m’ont pris mes feuilles et ils les lisaient à voix haute. Je me suis senti comme violé ».
Thomas Malin, déjà connu de la justice notamment pour violences avec arme, est condamné à 10 mois de prison, dont 5 mois avec sursis. Il a l’interdiction de posséder une arme pendant 15 ans, et tout ce qui a été saisi lors des perquisitions lui est confisqué. Le prévenu, avant de quitter la salle, s’adresse au président : « Même le képi ? »
Source : Le Courrier Picard
Laisser un commentaire