Une “ cellule ” pour regagner le cœur des villages
Le préfet de Loir-et-Cher et le chef des gendarmes du département ont dressé un premier bilan de l’expérimentation.
© Photo NR
La compagnie de gendarmerie de Romorantin a expérimenté une “ cellule de prévention et de contact ” tournée vers les zones rurales. Elle est déjà adoptée.
Ils nous avaient un peu oubliés parce qu’on y allait un peu moins. C’était le passé, car la gendarmerie est bien décidée à se rappeler aux bons souvenirs des petites communes du territoire. Tout l’objectif de la « police de sécurité du quotidien » qui commence à faire ses premiers pas dans le sud Loir-et-Cher.
Avec « succès », « c’est très positif », ne tarissent pas d’éloges la vingtaine de maires qui avaient été invités lundi matin dans les murs de la compagnie de gendarmerie de Romorantin pour dresser un premier bilan de cette nouvelle « cellule de prévention et de contact ». La réunion était animée par Jean-Pierre Condemine, le préfet du Loir-et-Cher, accompagné de Catherine Fourcherot, sous-préfète de l’arrondissement, du commandant du groupement départemental, le colonel Guilhem Phocas, ainsi que du commandant de la compagnie, le chef d’escadron, Henri Gomez, qui pilote l’expérimentation depuis décembre 2017.
Recréer une “ police ” de proximité Une première en Loir-et-Cher, avant qu’une seconde ne soit engagée sur la compagnie de gendarmerie de Vendôme. Preuve de l’intérêt que rencontre le dispositif, une troisième expérimentation est en train d’être mise en place à Blois, a annoncé le commandant du groupement de gendarmerie, le colonel Phocas.
Sorte de pendant de la « participation citoyenne », les anciens « voisins vigilants » (21 communes engagées sur le département), cette « police de sécurité du quotidien » vise à développer la proximité entre forces de l’ordre et élus ruraux. A « placer davantage encore le citoyen au cœur de la mission de police et de gendarmerie », apprécie Jean-Pierre Condemine.
Concrètement, depuis décembre 2017, trois militaires (deux aujourd’hui) de la compagnie, ont été détachés de leur brigade territoriale pour des missions bien spécifiques. « Il s’agit de reprendre des relations de proximité avec les citoyens, les associations, les institutionnels et élus, de développer des dispositions de prévention de la délinquance et contre la radicalisation, et de recueillir des renseignements », énumère le commandant. En trois mois, la cellule a déjà visité une trentaine de communes (sur 80), organisé des réunions publiques d’information (22 ayant touché 1.180 personnes) et même mené des interventions scolaires auprès de CM1 et CM2 à Villeherviers.
Des actions essentiellement tournées vers les petites communes. « Je leur ai demandé d’aller là où on avait plus l’habitude d’aller », résume le chef d’escadron Henri Gomez. Ce que confirme le colonel Phocas : « On s’aperçoit que sur les 20 dernières années, l’éparpillement de nos missions et de nos préoccupations a fait que parfois, nous avons eu du mal à rester centrés sur cette priorité qui est le contact, la proximité et la prévention ».
Deux gendarmes détachés Les maires de Chaon, Loreux, Yvoy-le-Marron ou encore Theillay, présents lundi matin pour la présentation, ne s’en plaindront pas. « On sent qu’un lien est en train de renaître », apprécie déjà Raphaël Hougnon, pour Villeherviers. Derrière la prévention, la volonté de communiquer est aussi très clairement affichée. Les petits bourgs de Sologne et de Vallée du Cher, mais aussi certains quartiers de Romorantin, sont désormais le cœur de métier des gendarmes Stéphane Besnard et Marion Daumalle qui forment la cellule de prévention et de contact de la compagnie de Romorantin. Entre rendez-vous en mairie, patrouilles sur les marchés, réunions d’information et autres interventions scolaires, leur planning des prochaines semaines est déjà bien chargé.
Source : La Nouvelle République
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