Ambérieu : le réveillon de la Saint-Sylvestre aux côtés des gendarmes
La nuit a été calme au sein de la cité bugiste.
23 h 30. Gendarmerie d’Ambérieu. La pluie nous tient compagnie alors que le lieutenant Zimmer nous accueille dans ses locaux. En poste depuis 3 ans et demi, il travaille depuis 8 heures ce dimanche, pour finir à le même heure, le lendemain. Le lieu est désert à l’aube du nouvel an. Au bout d’un long couloir blanc, on aperçoit trois réservistes, Jean-Lou, Fiona et Sylvain – des citoyens volontaires, militaires à temps partiels pour gonfler les rangs de l’armée. Le lieutenant Zimmer souligne leur importance dont il juge la présence « précieuse ».
Les trois militaires rendent leurs armes au lieutenant, et font état de leur patrouille, plutôt calme. Ils ont effectué deux interventions, des atteintes au bien. Dans le quartier de l’Albarine, ils ont repéré quelques allées et venues devant un immeuble, « à mon avis, il y aura un squat », rapporte Fiona au lieutenant Zimmer. Alors que les trois réservistes rentrent fêter le nouvel an, nous partons en patrouille avec le lieutenant, en voiture banalisée.
Les rues sont désertes, la pluie bat son plein. Les seules personnes que nous croisons sont…les gendarmes ! Trois patrouilles sont déployées ce soir à Ambérieu : une patrouille mixte (deux réservistes et un gendarme), la « PAM » (Prêt à marcher dans le jargon de la gendarmerie) composée de deux sous-officiers et un gendarme adjoint qui sont de garde durant 24 heures, ainsi que le PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie).
Alors que la ville fête, pour le moment, silencieusement la nouvelle année, la radio du lieutenant, lien de communication entre toutes les patrouilles de l’Ain, nous souhaite de meilleurs vœux, à minuit pile, entre deux correspondances sur les interventions en cours.
Nous nous aventurons ensuite dans le quartier de l’Albarine où Fiona, la réserviste, avait soupçonné l’installation d’un squat dans l’entrée d’un immeuble. Bien vu ! Un canapé, une table basse, un vrai salon recrée… dans un hall d’entrée. La patrouille mixte passera plus tard, pour un rappel à l’ordre vers 1 h 30. « Il n’y a pas de zones de non-droits à Ambérieu, pas d’endroits où on ne peut pas mettre les pieds », relativise le lieutenant Zimmer.
En revanche, il est vrai qu’Ambérieu voit sa population augmenter d’années en années, et les interventions avec. « Nous sommes les premiers en termes d’intervention dans le département », souligne le lieutenant, alors qu’Ambérieu est la troisième ville la plus peuplée. Cela concerne des vols, des dégradations, mais aussi des rixes et des conflits familiaux. « Certaines interventions sont liées à des drames familiaux. Il y a beaucoup de chômage, de fragilités dans ce bassin de vie », note le lieutenant Zimmer.
Après une ronde au centre-ville, nous rejoignons la patrouille mixte pour effectuer des contrôles de voiture, à un rond-point stratégique. Equipés d’éthylotest et de Neogend, un nouveau matériel connecté (portables et tablettes) qui permet de consulter des fichiers beaucoup plus rapidement, les gendarmes arrêtent quelques voitures.
D’habitude noir de monde en pleine journée, le rond-point est vide. Trois contrôles sont effectués, tous négatif. « En général, on ne poursuit pas les voitures qui ne se soumettent pas aux contrôles, le but n’est pas de créer des accidents ou de renverser des piétons », explique le lieutenant Zimmer. En revanche, les gendarmes disposent de stop stick, une herse qu’on lance voiture afin de crever les roues. Plus efficace qu’une course-poursuite.
Nous sommes rejoints par deux sous-officiers et un gendarme adjoint, qui rendent compte de leur patrouille au lieutenant. Résultat : un cambriolage et l’interpellation d’une femme ivre qui troublait l’ordre public à la gare. « Je n’ai pas peur, je suis père de famille mais quand je travaille je suis professionnel, j’y pense pas », explique un sous-officier. « Oui la peur est rétroactive plutôt », souligne une sous-officier, maréchal des logis chef.
Depuis les attentats, les forces de l’ordre sont des cibles, « les gendarmes sont formés pour, le terrorisme est dans les esprits ». L’esprit justement est plutôt à la bienveillance en ce soir de réveillon, où chaque trio de patrouilles est équilibré et dynamique.
La brigade d’Ambérieu a une moyenne d’âge de 28 ans et s’attache à la formation des jeunes. « Nous avons 4 gendarmes adjoints, qui, j’en suis sûre, vont réussir le concours, lance le lieutenant Zimmer, heureux du devenir d’anciens de la caserne. Certains ont intégré des brigades de recherches, d’autre sont partis en Outre-Mer, car nos homme sont en général bien notés ».
Les contrôles d’alcoolémie prendront une plus grande ampleur vers 4 heures, et ce jusqu’à 7 heures. A 8 heures, les gendarmes de permanence pourront souffler et profiter de la nouvelle année.
Source : Le Progrès
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