Figure tutélaire de la gendarmerie, Denis Favier a accompli son destin cinq étoiles
Denis Favier en 2015. Crédits photo : PATRICK KOVARIK/AFP
Après trois ans à la tête de l’institution, le héros de Marignane va diriger dès octobre la sûreté du groupe Total.
En ce mardi 21 juin dernier, lors d’une réunion de commandement réunissant un parterre de chefs opérationnels au QG d’Issy-les-Moulineaux, Denis Favier a créé la surprise en annonçant qu’il quittera son poste de directeur général de la gendarmerie le 1er septembre prochain. Longuement ovationné, le général d’armée aujourd’hui âgé de 57 ans s’apprête à devenir, dès octobre, le patron de la sûreté du groupe Total, le géant pétrolier français.
Figure tutélaire d’une institution vieille de huit siècles et comptant 125.000 militaires, Denis Favier affiche une carrière tout à fait exceptionnelle. Originaire de Lons-le-Saunier dans le Jura et fils d’un sous-officier du Génie, il intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan dont il sort «dans la botte» en 1982. Ce fort en thème n’a que 23 ans lorsqu’il choisit de servir dans la gendarmerie. Reconnaissante, celle-ci va lui offrir une trajectoire fulgurante.
Après de premières armes en brigade mobile en Lorraine, puis comme instructeur à Saint-Cyr, Denis Favier dirige la compagnie de Saint-Gaudens, en Haute-Garonne, avant d’être bombardé à la tête du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), qu’il a commandé à deux reprises.
Placide et méthodique
Lors du Noël 1994, la France découvre celui qui vient de mener l’assaut héroïque de l’Airbus de Marignane, libérant 227 passagers pris en otages par quatre islamistes armés. Ce jour-là, Denis Favier raconte l’intervention face aux caméras. Placide et méthodique, l’homme a déjà le verbe économe, dénué d’esbroufe. Revenu diriger le GIGN de 2007 à 2011, il restructure et fait monter le groupe d’intervention à 400 supergendarmes pour le hisser parmi l’élite mondiale du contre-terrorisme. Nommé chef du bureau des officiers à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), il peaufine, de 2003 à 2007, ses connaissances sur un corps dont il est devenu un emblème. Nommé comme conseiller de Manuel Valls au ministère de l’Intérieur en mai 2012, il a décroché sa cinquième étoile au moment de prendre les rênes de la gendarmerie en 2013. Avec l’étoffe d’un chef, il n’a pas hésité à aller sur un plateau de télévision pour défendre ses hommes mis en cause après la mort de Rémi Fraisse à Sivens. Ou encore à diriger en personne la traque et la neutralisation des frères Kouachi, auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo en janvier 2015.
Denis Favier, marié à une institutrice et père de quatre enfants, sera remplacé par le général de corps d’armée Richard Lizurey, actuel numéro deux et successeur naturel.
Source : Le Figaro
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