Violence routière : » Vous auriez pu tuer un gendarme »
C’est lors d’un contrôle de gendarmerie comme celui-ci que le prévenu a dérapé. – (Photo archives).
Il dit ne se souvenir de rien. Trop d’alcool dans le sang pour ce conducteur qui a fait prendre des risques insensés aux gendarmes et aux autres usagers.
Poitiers – Chasseneuil
Il regrette, se passe les mains sur le visage comme pour conjurer cette nuit insensée. « Le jour le plus noir de ma vie », affirme Rabei, 37 ans, à la barre du tribunal correctionnel de Poitiers devant lequel il est poursuivi pour six délits : refus d’obtempérer, conduite sous l’empire d’un état alcoolique, dégradation d’un véhicule de la gendarmerie, rébellion, outrage à personne dépositaire de l’autorité publique et stop grillé.
« Je me suis excusé auprès des gendarmes »
Rabei a abusé du code pénal ce 1er novembre 2014. Il est 23 h 50 et il roule en direction de Jaunay-Clan au volant de son Kangoo. Les gendarmes, dont trois se portent partie civile, ont mis en place un contrôle de sécurité routière à hauteur d’un restaurant qui a fait de la pomme de terre son emblème. Un gendarme se met au milieu de la route pour faire signe à l’automobiliste de s’arrêter. Puis un second. Rabei freine à l’approche du barrage puis accélère.
La suite est un coup de folie. Le conducteur fait prendre des risques insensés aux militaires et aux autres usagers de la route. Pris en chasse, il coupe son éclairage, fait des embardées, met des coups de volant pour percuter le véhicule de la gendarmerie. Après le deux tons et les gyrophares, les forces de l’ordre intiment par mégaphone au conducteur fou de s’arrêter.
Mais Rabei, qui vient d’écluser trois litres de bière, enfonce l’accélérateur avec son gramme soixante-seize par litre d’alcool dans le sang. Il grille un stop, traverse une cité pavillonnaire avant de s’engager dans une impasse, rue des Mésanges, à Jaunay-Clan. Fin de la course-poursuite. Début de la rébellion. « Je vais vous n… Petite b…, dans le civil, tu ferais moins le malin. Je t’e… »
Alors qu’il abuse d’un langage fleuri, les gendarmes ont mille peines à le plaquer au sol. Il enfonce l’aile de la voiture de gendarmerie. C’est la menace d’utilisation d’un taser qui permet de le calmer. « Vous vous rendez compte que vous auriez pu tuer un gendarme ou une famille, ce sont des faits extrêmement graves ? » lance le président du tribunal. « Je me suis excusé auprès des gendarmes, répond Rabei, tout penaud. C’est mon plus gros regret d’être ici. Je ne pouvais pas supporter la séparation avec ma femme. »
Les réquisitions du ministère public tombent : 6 mois de prison avec sursis et une suspension du permis pendant huit mois. Le tribunal garde le permis mais ne retient pas l’emprisonnement. « C’est un avertissement », tonne le président au primo délinquant qui devra payer son amende pour le stop, rembourser l’aile de la voiture de gendarmerie et indemniser les gendarmes.
Source : La Nouvelle République
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