Jean-Marie Le Pen, officier et gentleman

Tribun d’exception, toujours prêt pour la castagne qui « rajeunit », Le Pen est, avec de Gaulle et Mitterrand, l’un des trois seuls hommes politiques qui aient vraiment marqué le XXe siècle en France.

Les autres ? Des bateleurs, des combinards, des dragueurs de thé dansant ou, dans le meilleur des cas, des poètes mystiques égarés dans une arène sans pitié, car la politique, c’est la guerre.

La guerre, Le Pen l’avait d’abord faite en s’engageant comme lieutenant dans les parachutistes de la Légion. Il était parti en Indochine en 1954 mais était arrivé juste après la chute de Ðiện Biên Phủ. Il avait ensuite connu Suez, puis avait demandé et obtenu, alors qu’il était député, la permission de quitter l’Assemblée nationale pour aller combattre en Algérie.

Certains de nos députés le feraient probablement encore, mais ils ne constituent pas la majorité de l’espèce.

« Le seul candidat qui cotise à l’Entraide Para »

De l’armée, et singulièrement des paras, Le Pen avait gardé le goût de la bagarre et des phrases chocs flamboyantes, de la gueule et du cran. L’armée garda-t-elle un bon souvenir de lui ? On ne sait. Lui, en revanche, aima son engagement militaire.

Il paraît qu’on entendit, un jour de 2002, un sous-officier d’un régiment des troupes aéroportées dire à ses troupes : « Votez pour le candidat que vous voulez, mais sachez qu’un seul d’entre eux cotise à l’Entraide Para ! » L’anecdote est certainement apocryphe, mais force est de constater qu’il y a sans doute peu d’hommes politiques à jour de cotisation, aujourd’hui.

Le Pen, officier et gentleman ? Aussi contre-intuitif que cela puisse paraître, pourquoi pas ? Éternel lieutenant outrancier et jouisseur, élégant en civil et sérieux à la baston, il quitte cette terre par surprise, au terme d’une vie de combats qu’il a commencée comme voltigeur et terminée comme sentinelle. Un adieu aux armes sans bruit pour un homme tonitruant.

En ancien militaire, Le Pen savait peut-être que les vrais moments de solennité se passent sans bruit, dans un air lourd comme de l’uranium qui fait taire jusqu’aux sourires.

Boulevard Voltaire (Arnaud Florac)

Cet article nous apparait refléter ce personnage de l’histoire de France, annonciateur des vérités qui dérangent. Pour « Place d’Armes » c’est surtout celui qui chérissait l’Armée et ses soldats d’élite.

Que Dieu te permette Jean Marie de rejoindre dans la mort ces légionnaires d’Indochine et d’Algérie tombés pour la France que tu as tant aimée.

Source : Place d’Armes

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