Fin de vie : « Ne dévoyons pas la fraternité »

Bonjour à tous,

Si comme moi vous êtes tristes et inquiets de cette loi qui arrive sur l’euthanasie et le suicide assisté, je vous encourage à écrire aux députés avant le 11 juin.

Il semble que dans l’assemblée les avis soient assez partagés.

Ci-dessous :

– la lettre des Évêques de France sur ce sujet.

– un modèle de lettre des AFC, à personnaliser

– Vous trouverez les adresses mail des députés sur le site de l’Assemblée Nationale.

– toutes les informations aussi sur le site de l’Alliance Vita

Fin de vie : « Ne dévoyons pas la fraternité »

Rassemblés en assemblée plénière à Lourdes, du 18 au 23 mars 2024, les évêques de France publient à cette occasion une déclaration sur le projet de loi sur la fin de vie.

« Évêques de France, rassemblés à Lourdes, lieu de prière et de solidarité avec les personnes les plus fragiles, nous exprimons notre grande inquiétude et nos profondes réserves à l’égard du projet de loi annoncé sur la fin de vie. Nous proclamons sans nous lasser que toute vie humaine mérite d’être inconditionnellement respectée et accompagnée avec une authentique fraternité. Avec beaucoup de nos concitoyens, chrétiens ou non, croyants ou pas, avec un très grand nombre de soignants, dont nous voulons saluer l’engagement, la compétence et la générosité, nous réaffirmons notre attachement à la voie française du refus de la mort provoquée et de priorité donnée aux soins palliatifs.

C’est un impératif d’humanité et de fraternité que de soulager la souffrance et d’offrir à chacun la fin de vie la mieux accompagnée plutôt que de l’interrompre par un geste létal. Notre idéal démocratique, si fragile et si nécessaire, repose sur l’interdit fondateur de donner la mort.

Nous voulons exprimer notre grande proximité à l’égard des personnes en souffrance et nous saluons l’engagement de celles et ceux qui prennent soin d’elles. Nous voulons être à leur écoute et à leurs côtés, soutenant la fidélité des aidants et des proches. Nous sommes impressionnés par les progrès des soins palliatifs. Le Conseil consultatif national d’éthique a fait de leur généralisation la condition éthique préalable à toute évolution législative. Nous sommes convaincus qu’ils peuvent et doivent se développer encore, quantitativement à travers tout notre pays et qualitativement en continuant de répondre de mieux en mieux aux douleurs encore réfractaires. Nous saluons la recherche qui, par solidarité, ne cesse de trouver les meilleurs soins à apporter contre la douleur. Tout cela a un coût qu’une société démocratique comme la nôtre s’honorera d’assumer.

Nous engageons tous les catholiques à s’impliquer davantage auprès des personnes en situation de handicap, âgées ou en fin de vie: la demande de suicide assisté ou d’euthanasie est souvent l’expression d’un sentiment de solitude et d’abandon auquel nous ne pouvons ni ne devons nous résoudre. Plus la solidarité avec les personnes les plus fragiles progressera, plus notre pays avancera sur un chemin renouvelé de fraternité, de justice, d’espérance et de paix.

Notre époque, souvent habitée par la peur de la mort et le désir de prolonger indéfiniment la vie, considère aussi les vies fragilisées comme dénuées de sens. Nous voulons affirmer que toute vie, si fragilisée soit-elle, mérite d’être honorée jusqu’à son terme naturel.
Au milieu de tant de violences contemporaines, dans notre pays et à travers le monde, nous appelons tous les chrétiens comme tous les hommes et femmes de bonne volonté à être d’authentiques serviteurs de la vie de leurs frères et sœurs. Le message de Pâques, que chacun peut accueillir à sa manière, est le triomphe de l’amour et de la vie sur la souffrance et le sentiment d’abandon. Que l’espérance de cette lumière pascale éclaire et encourage tous nos concitoyens et tous leurs représentants au seuil d’un débat décisif pour le présent et pour l’avenir de notre commune humanité. »

Les évêques de France, réunis à Lourdes en Assemblée plénière, le 19 mars 2024

Sur le site web du diocèse d’Evry Corbeil-Essonnes : https://evry.catholique.fr/fin-de-vie-ne-devoyons-pas-la-fraternite/

Lettre à mon Député :

Monsieur le député, Madame la députée,

Vous vous apprêtez à examiner le projet de loi sur la fin de vie qui introduit une « aide à mourir » qui vise directement celles et ceux qui sont les plus fragiles. .  

En tant que  (au choix) citoyen / personne porteuse de handicap / aidant / personne fragile ce débat me concerne directement et je viens vous exprimer combien il me préoccupe !

La perspective d’une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, réalité maladroitement dissimulée par l’expression « aide à mourir, m’inquiète et me déstabilise en même temps. Dans les débats, il n’est pas rare d’entendre des personnes bien portantes exprimer qu’une vie infirme est pour elles entachée d’indignité. Certains applaudissent ceux qui vont se suicider à l’étranger. Il y a même des voix pour juger inutiles voire couteuses les vies fragiles. Ces jugements nous font mal. Quel message la société nous envoie-t-elle  ainsi?

Nous avons tous besoin d’un regard qui nous considère et nous fait vivre, pas de réflexions sur un prétendu « droit de choisir sa mort ».

Avec la force de notre fragilité, nous vous le demandons pour le bien de notre société :

  • Ne poussez personne à la désespérance, à l’auto-exclusion, au suicide ou à l’euthanasie.
  • Protégez-nous d’une prétendue liberté de mourir qui presserait certains de nous quitter.
  • Réaffirmez le droit de chacun d’être aidé à vivre, et jamais à mourir.

Avec Soulager mais pas tuer, soyons ensemble les acteurs d’une société plus humaine.

Nous comptons sur vous pour vous opposer à ce texte.

Votre signature 

Autre modèle de lettre :

Monsieur le Député,

Je vous écris parce que, par l’expérience du décès de mes proches, je sais que les moments de la fin de vie d’une personne sont infiniment précieux, et cela nous concerne tous.

On dit que l’euthanasie est un droit qui n’enlève rien à personne, que chacun doit pouvoir se déterminer. On met en avant l’autonomie et la liberté individuelle. En fait, si l’aide active à mourir est légalisée, c’est chaque citoyen français qui sera tenu, à un moment ou un autre, de se poser la question d’en finir plus ou moins vite. Chacun d’entre nous aura à se poser cette question, alors que la perspective de la mort est déjà quelque chose d’extrêmement éprouvant. Par crainte de la solitude, par peur de peser sur ses enfants ou de coûter trop cher, par sentiment d’inutilité de sa vie de malade ou de personne handicapée, certains pourront alors être tentés d’y recourir.

Ce que j’apprécie en France, c’est que nous soyons tous solidaires les uns des autres : les assurances chômage, maternité ou maladie en témoignent. Je n’ai pas envie que nos vies se terminent dans le « chacun pour soi ». Ce n’est pas l’idée que je me fais de mon pays ! Ce n’est pas sur ce modèle qu’il s’est construit.

L’euthanasie et le suicide assisté ne concernent pas les seules personnes qui voudraient y recourir mais chacun de nous. Ce n’est pas une question de liberté individuelle mais de solidarité les uns avec les autres. Vous êtes l’un de nos élus : vous avez à veiller sur le bien commun de la solidarité entre tous. Cela passe, nous en avons tous conscience, par un développement important des soins palliatifs, pour prendre soin de chacun jusqu’à la fin de sa vie ; cela ne peut pas passer par la légalisation d’une “aide active à mourir”.

Je compte sur vous, Mme Amrami

et vous remercie d’avoir prêté attention à mon message.

Anne-Marie Bavoux

Bures/Yvette

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