Une grave erreur de procédure révélée dans l’affaire Lina, au sujet de sa plainte pour viol sur mineure

Lorine PACCORET 29/05/2024, 8:23

Mardi 28 mai 2024, Julien Courbet présentait un nouveau numéro d’Appel à témoins, consacré à la disparition de Lina. Sa mère a révélé quelques détails sur l’affaire, notamment sur la plainte pour viol déposée par l’adolescente, dans laquelle les gendarmes ont commis une sérieuse erreur.

Les associations féministes le dénoncent depuis de nombreuses années : le dysfonctionnement de la police et de la justice en matière de violences faites aux femmes. Entre les plaintes tout simplement refusées, et les erreurs de procédures commises par les agents en charge de recueillir lesdites plaintes… Les victimes se sentent trop peu écoutées. Et c’est aussi ce qu’a vécu Lina, la jeune adolescente de 15 ans recherchée depuis le 23 septembre 2023. Un peu plus d’un an avant sa mystérieuse disparition, alors qu’elle n’était âgée que de 13 ans et demi à l’époque, elle avait en effet porté plainte pour viol en réunion contre deux hommes de 19 et 20 ans. “Il se passe neuf mois, entre la plainte et la garde à vue, et l’audition”, se souvient Fanny Groll, la mère de Lina. Ce mardi 28 mai 2024, huit mois après la disparition de sa fille unique, elle s’est rendue sur le plateau de l’émission Appel à témoinspour demander de l’aide. Elle est également revenue sur les éléments de l’affaire, comme cette plainte pour viol, révélant au passage la grave erreur de procédure commise par les gendarmes.

Une faute des gendarmes, mais aussi un non-respect de la nouvelle loi sur le non-consentement des mineurs

En mai 2022, Lina dépose plainte au commissariat, mais ne sera donc pas entendue avant février 2023. Le problème ? Elle est auditionnée seule, contrairement à ce que prévoit la loi pour une mineure. Un détail qui a choqué Julien Courbet : “On peut appeler, quand on est police, gendarmerie, procureur, une jeune fille de 13 ans et lui dire ‘viens on va t’interroger sans même que les parents soient au courant ?’”, s’est demandé l’animateur d’Appel à témoins. L’ancien procureur Jacques Dallest, présent en plateau, a alors assuré que “non” : “On a affaire à une mineure, une jeune mineure. Les parents sont responsables et doivent être associés évidemment à l’enquête.” L’expert des cold cases souligne également que le classement sans suite n’avait pas lieu d’être, car la plainte était postérieure “à une loi d’avril 2021, qui dit qu’il n’y a plus de consentement sexuel pour les mineurs de moins de 15 ans”. Ce texte prévoit en effet aux mineurs de moins de 15 ans de ne pas avoir à prouver les éléments constitutifs d’un viol dès lors que l’acte est commis par une personne majeure ayant au moins cinq ans de différence avec la victime, ce qui était donc le cas pour Lina.

En effet, l’enquête sur le viol en réunion dénoncé par Lina avait été classée au printemps 2023, avant de finalement faire l’objet d’une nouvelle information judiciaire ouvertepar le parquet de Strasbourg le 5 février 2024, soit après la disparition de la jeune fille. “Dans ce dossier, on a l’impression d’avoir été trahis par la justice. En n’agissant pas, ils n’ont pas protégé ma fille alors qu’elle n’avait que 13 ans et demi”, déclarait Fanny Groll au cours d’une conférence de presse tenue quelques jours plus tôt. Son avocat, Me Airoldi, indiquait alors son intention de se porter partie civile dans cette affaire : “La famille n’était même pas au courant que cette plainte avait été classée sans suite. C’est incompréhensible.

Source : Femme Actuelle

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