Le Pape à Avignon
Par WD
Depuis que le père François a avoué qu’il n’était plus le vicaire de Dieu, le monde catholique n’a plus de guide spirituel. Les sans-dieu comme moi s’étonnent de la non réaction de la phalanstère catholique. Certaines communautés et quelques courants religieux dénonçaient naguère « l’église occupée ». Ils accusaient la méthode Talleyrand qui « pour renverser sûrement un gouvernement, il faut en faire parti ». Leur juste analyse n’a pas eu d’effet pratique. À présent, ils sont tous dans un silence inouï digne d’un monastère.
Au XV ème siècle, nous avons eu 3 papes qui se tiraient la bourre. L’Université de Paris était la grande responsable de cette situation. A ce jour, nous n’en n’avons plus de Pape, ce qui est une première depuis 2000 ans. Le trône est vide, sans espoir d’y faire monter un individu baigné de lumière céleste. Les catholiques se satisfont du simulacre de représentativité incarné par François. Cette circonstance est bien dramatique pour les âmes en errance. Ce n’est pas un hasard s’il y a de nos jours tant de confusions sociétales où l’abjecte sort de l’ombre et dévore les faibles d’esprit. Privé de pasteur, le troupeau part en vrille et se met en danger. Ce n’est pas un excès de langage de dire que nous sommes envahis par les forces sataniques.
Comme la France est la fille aînée de l’église, il est de son devoir de pallier le dépérissement de sa mère. Il faut qu’elle ambrasse ses responsabilités. Il faut qu’elle impose un vrai Pape pour recouvrer ses valeurs et les délivrer au monde qui en a bien besoin. Comme le Vatican n’est plus qu’une entreprise financière ayant repris tous ses actifs de par le monde il y a quelques mois, il faut un autre centre d’irisation spirituelle. Nous sommes déjà pourvus des infrastructures à Avignon depuis Clément V. Les catholiques les plus zélés devraient se mettre à l’ouvrage pour remettre un Pape dans cette ville. Ils devraient épandre cette idée dans leurs milieux et la développer à l’extérieur, dans des cercles où les valeurs morales sont encore fortes.
Il est vrai que la foi est en berne. A qui la faute ? A ceux qui ont déserté leur église par manque de conviction ou les curés qui n’ont pas su les garder faute de motivation ? Il y a aussi trop de curés qui démontrent par leurs actes l’exact contraire de leurs sermons. Pour être respecté il faut être respectable. Je reste convaincu que si nos curés étaient plus alertes, plus lucides des temps présents, plus combatifs en acte et en parole, ils feraient salle comble. Les gens ont un besoin viscéral de vivre en harmonie avec leur communauté donc ils seraient attentifs à des discours correspondant à leurs aspirations fondamentales. Au lieu de faire dans la mièvrerie, dans des actions sociales vouées à l’échec et surtout contre-productives, les curés devraient être des managers pertinents, des forts en gueule et en effets. Le bon curé devrait être un atome qui attire de par son charisme les électrons libres que nous sommes. Son modèle spirituel combiné avec le sens aigu des vérités matérialistes devrait être un pôle d’attraction irrésistible. Il devrait être un guide, un chef de chantier, un mentor. Dans la pratique nous sommes loin du compte. C’est la raison majeure qui fait que les églises sont désertées. Les gens ne trouvent plus leur compte ni moral ni social. Ils ne trouvent plus les réponses à leurs angoisses tant spirituelles que matérielles. Ils ne trouvent plus la communion entre les Hommes dans le lieu qui le prétend étymologiquement.
La grande faute de l’église est que de tout temps elle a focalisé sur l’aumône, croyant aider les pauvres. Elle n’a jamais dénoncé la mécanique économique et sociétale qui rend le pauvre toujours plus pauvre et le riche toujours plus riche. Même dans la période de recentrage issue du Concile de Trente dont Saint-Vincent de Paul est une illustre figure, elle n’a pas su remettre en cause le paradigme social. Certes, il y a la Doctrine sociale de l’église, mais ce n’est qu’une réponse éthique, pas un modèle économique.
Les curés se font rares. Que les derniers reliquats de la foi arrêtent de s’endormir sur leur soporifique bréviaire. Qu’ils prennent de la hauteur et de la force. Qu’ils arrêtent d’être passifs, d’attendre qu’on vienne à eux. Ils faut qu’ils débarquent dans nos tanières et nous recadrent. Qu’ils réveillent en nous notre empathie naturelle. Qu’ils insufflent en nous la justice immanente et la volonté d’y satisfaire. Enfin, qu’ils sachent transmuter nos travers, nos défauts, nos mesquineries en actes positifs pour le bien commun.
Ce gros challenge ne peut être tenu que par les curés qui sont sur le terrain, au vif des réalités. Des curés qui sont plus attachés au sens de leur mission que des lettres épiscopales. Ils sont en bas de l’échelle, étrangers aux enjeux stratosphériques de leurs supérieurs hiérarchiques qui sont tous soit à la ramasse soit des agents pathogènes. Ils n’ont rien en commun, sinon le rapport de maître à ilote.
Que les lecteurs catholiques convaincus méditent sur mon propos. Qu’ils en corrigent les erreurs, mais qu’ils en transcendent l’idée. Qu’ils la partagent dans leurs cercles et surtout à qui de droit. N’attendre que sur la Providence pour corriger la trajectoire de l’effondrement de la foi et des valeurs humaines est une erreur fondamentale sinon une lâcheté. N’est-il pas écrit « aide toi et le ciel t’aidera » ? C’est le temps de la croisade spirituelle contre les forces obscures et démoniaques. C’est le combat de tous ceux qui ont encore une lumière dans le cœur.
Source : WD
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