5 millions utilisés pour payer le loyer et les salaires de l’établissement public : la Cour des comptes alerte sur la gestion des dons pour Notre-Dame
Notre-Dame-de-Paris. © HOUPLINE-RENARD/SIPA
Le rapport juge que le ministère de la Culture n’a pas su tirer les conséquences de l’incendie et la situation du site « trop complexe ».
Le risque est double selon la Cour des comptes. Cette dernière a rendu son premier avis, un peu plus d’un an et demi après l’incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas tendre avec la gestion du site, rapporte BFM TV. Les Sages pointent du doigt l’utilisation des dons et un manque de transparence, concernant leur utilisation et la gestion de l’argent collecté par un organisme public dont la comptabilité n’est pas « claire ». « Ce rapport est constructif, et vise à une chose, assurer la transparence auprès des donateurs. Ils ont simplement le droit de savoir à quoi leur argent sert ou leurs promesses vont servir. La transparence est indispensable », note Pierre Mosvocici, le président de la Cour des comptes.
Est visé en particulier le ministère de la Culture qui a créé un établissement public pour assurer la maîtrise d’ouvrages. Or, cet établissement est financé à hauteur de cinq millions d’euros par les dons. Il faut donc payer le salaire de 40 personnes et un loyer notamment. La Cour des comptes rappelle que l’argent des dons ne doit servir qu’aux travaux et non « au fonctionnement de l’établissement ». Les Sages demandent également de « distinguer ce qui est du chantier de reconstruction, ce qui est de la restauration et ce qui est du fonctionnement d’un établissement public » afin de « rétablir une clarté dans la gestion ». Ils ajoutent qu’il serait « préférable que l’Etat prenne en charge (le fonctionnement de l’établissement public) à travers une subvention annuelle du ministère de la Culture. »
Système de sécurité « trop complexe »
Le ministère de la Culture est aussi épinglé sur sa gestion sécuritaire du site, « trop complexe » et trop déléguée entre l’architecte des bâtiments de France, le recteur de la cathédrale et le Centre des monuments nationaux. Une gestion « opaque » dénoncée tout comme l’absence d’une enquête afin de déterminer les responsabilités de chacun. « Nous suggérons qu’une enquête administrative permette de démêler les responsabilités administratives de gestion de la sécurité de la cathédrale avant l’incendie […] afin que cela ne se reproduise pas sur l’une des 86 autres cathédrales françaises », détaille Pierre Moscovici. Enfin, l’on apprend que les entreprises choisies pour les premiers travaux avant l’incendie sont toujours sur place ; ce qui fait dire à la Cour des comptes qu’il y a un certain « manque de concurrence ».
Source : Marianne
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