Vaccination : cette note qui décharge les médecins de toute responsabilité pénale au nom de l’urgence
VACCIN – Dans un courrier, Olivier Véran a informé les médecins qu’ils ne pourront être tenus responsables d’éventuels effets secondaires liés au vaccin. C’est l’État qui se portera garant d’indemniser d’éventuelles victimes, comme il l’a déjà fait lors de la vaccination contre la grippe H1N1.
Les médecins au cœur de la campagne de vaccination
De fait, même si Olivier Véran a évoqué la mise en place de centres de vaccination, les médecins de ville vont jouer un rôle central dans la campagne, avec notamment une consultation médicale préalable pour chaque personne vaccinée. Un rôle d’autant plus important dans les Ehpad, où les médecins traitants pourront décider en dernier ressort de la vaccination ou non d’un résident, si celui-ci n’est pas en état de choisir par lui-même et s’il n’a pas de tuteur ou de représentant légal désigné. Cela induit que l’ensemble des professionnels de santé jouent pleinement le jeu de la vaccination. Mais comment le garantir ?
Dans un courrier daté du 23 décembre et adressé à Patrick Bouet, président du Conseil National de l’Ordre des Médecins, que LCI a pu consulter, Olivier Véran informe les professionnels de santé qu’ils ne seront pas tenus pour responsables « au motif qu’ils auraient délivré une information insuffisante aux patients sur les effets indésirables méconnus à la date de vaccination ». Concrètement un patient vacciné qui développerait des effets secondaires quelques mois plus tard ne pourra pas se retourner contre le médecin qui a procédé à la vaccination. Si cette exonération de responsabilité existe bel et bien dans le cadre des vaccinations obligatoires, à l’article L.1142-8 du Code de la santé publique, elle n’est pas prévue pour les vaccinations non-obligatoires. L’Ordre des médecins s’en félicite d’ailleurs dans un communiqué, passé plutôt inaperçu.
L’État indemnisateur « au titre de la solidarité nationale »
Le deuxième élément nouveau de ce courrier est la prise en compte de circonstances atténuantes pour caractériser une éventuelle faute du médecin. Aujourd’hui, la loi prévoit que la responsabilité pénale d’un médecin peut être engagée s’il a commis une faute (homicide, blessures involontaires ou mise en danger de la vie d’autrui par exemple). Or, dans son courrier, le ministre de la Santé indique que « pour qualifier une éventuelle faute caractérisée, le juge tiendrait compte de l’urgence qu’il préside au déploiement des vaccins ainsi que des circonstances (complexité, charge de travail) ». Autrement dit, l’urgence de la situation, après un an de pandémie, et le contexte particulier entourant cette vaccination seraient autant de circonstances atténuantes pour dédouaner le médecin qui se verrait attaqué en justice.
Source : LCI
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