Suicide d’un gendarme : une association publie sa lettre d’adieu
Le major José Tesan, de la direction générale de la gendarmerie à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), a mis fin à ses jours le 18 septembre. Il met en cause sa hiérarchie.
Deux lettres et beaucoup de questions. Fait rare, l’association Profession gendarme a publié sur son site Internet deux courriers laissés mardi 18 septembre par le major José Tesan, 57 ans, qui a mis fin à ses jours dans la salle des coffres de la direction générale de la gendarmerie nationale, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Il était affecté à la section Système d’information et de communication de la gendarmerie des transports aériens.
L’un des deux textes est un passage de relais à un collègue. Il écrit : « Désolé de te laisser seul mais là je n’en peux plus. Ces deux dernières années ont été les pires de ma vie de gendarme […] je n’arrive plus à supporter ce climat qui règne au boulot […] Bien qu’extrême, la seule solution que j’ai trouvée pour tenter de faire bouger les choses c’est de partir définitivement. » L’autre lettre est adressée à sa hiérarchie. Il concède : « Je prends mon travail à cœur, trop sans doute, mais il en découle une pression énorme. Jamais mon cerveau n’arrête de carburer au détriment de ma vie d’individu. […] Bien évidemment, je pourrais partir mais ce serait un aveu d’échec. » Il évoque ainsi un chef qu’il qualifie de « tyran ».
L’inspection générale saisie
Du côté de la direction de la gendarmerie, « on prend ces courriers avec précaution, explique un officier. Une enquête judiciaire est en cours. C’est une procédure normale. » Les investigations ont été confiées à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), qui va avoir la tâche de comprendre pourquoi le major Tesan n’a pas fait état de son mal-être par un des moyens de détection mis en place en interne.
« C’est possible par le biais de représentants du personnel et de la plateforme Stop-discri, qui permet de saisir la direction à Paris sans passer par la hiérarchie directe, poursuit l’officier. Mais cela n’a pas été fait. »
« C’est de la théorie, estime Ronald Guillaumont, président de l’association Profession gendarme. On se dit, je suis gendarme, je dois être fort. Puis il y a la peur d’être muté, peur d’être mis en arrêt maladie… »
Frédéric Le Louette, président de l’association Gend XXI, avance quant à lui à pas feutrés : « Si les faits sont réels, on réagira. Mais pour l’instant, on laisse l’enquête se dérouler. Nous ne voulons pas en rajouter pour la famille. »
Depuis le début de l’année, 47 policiers municipaux, nationaux ou gendarmes se sont suicidés.
Source : Le Parisien
Note de la rédaction de l’Association Professionnelle Gendarmerie (APG) :
Frédéric Le Louette, président de l’association Gend XXI, avance quant à lui à pas feutrés : « Si les faits sont réels, on réagira. Mais pour l’instant, on laisse l’enquête se dérouler. Nous ne voulons pas en rajouter pour la famille. »
En ce qui nous concerne nous estimons que les faits sont réels.
Les témoignages apportés ici par nos lecteurs en sont la preuve. L’appui, le soutient et les propos apportés par son ami Magistrat, ancien Procureur de la République, ancien Juge d’Instruction, aujourd’hui à son compte à San-Francisco, sont largement suffisant pour prouver que José TESAN n’était pas un affabulateur.
Mettre un tant soit peu en doute les propos de José serait manquer à l’honneur de cet homme qui est allé au bout de ses idées. Cela ne ferait qu’apporter une souffrance supplémentaire à sa famille et à ses enfants.
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