« Quenelles verbales » de généraux de gendarmerie qui se lâchent ou soldats de la loi étoilés en mission ? (Par Renaud Marie de Brassac)
Profession-Gendarme a lu pour vous un article sur le site de l’‘ADEFDROMIL qui se rapproche énormément dans ses conclusions d’un autre article que nous avions nous même publié ici sous le titre » Les propos du général Soubelet à l’Assemblée Nationale : une manoeuvre militaro-politique « .
Renaud Marie de Brassac pose une question très pertinente dont tout un chacun trouvera j’en suis persuadé la réponse :
Personne ne s’est interrogé de savoir pourquoi les grands chefs de la police ou les syndicats ne se s’étaient pas manifestés sur le même ton que nos généraux ? Le traitement de la délinquance par l’appareil judiciaire est-il différent dans les zones « police » ?
Il poursuit par une affirmation que j’aurai tendance à approuver :
Décidément et comme d’habitude, on prend les gendarmes pour de « grands enfants » et les journalistes pour des communicants…
L’article de Renaud Marie de Brassac :
« Quenelles verbales » de généraux de gendarmerie qui se lâchent ou soldats de la loi étoilés en mission ? (Par Renaud Marie de Brassac)
En quelques mois, les députés ont eu droit à des interventions sans ambages de deux généraux de gendarmerie.
C’est tout d’abord le nouveau numéro 1, le directeur général de la gendarmerie nationale, Denis Favier en personne, qui a indiqué, le 16 octobre 2013, à la commission de la Défense de l’Assemblée Nationale que, faute d’une petite rallonge de crédits avant fin 2013, son administration aurait du mal à régler ses fournisseurs…L’intervention de l’ancien commandant du GIGN a été couronnée de succès, puisqu’il a obtenu rapidement le déblocage des crédits nécessaires.
Plus récemment, c’est le général Bertrand Soubelet, un quatre étoiles, directeur de l’organisation et de l’emploi, dont l’intervention sans langue de bois du 18 décembre 2013 devant la commission de lutte contre l’insécurité a été enfin rapportée par les médias en ce début d’année 2014. L’actualité est décidément bien terne pour que les médias reviennent ainsi en arrière. Quelqu’un a dû leur souffler l’info…
Les gendarmes sont de braves gens, c’est bien connu ! Ils sont obéissants, croient dans la parole de leurs chefs, et prennent tout ou presque au premier degré.
Rien d’étonnant à ce que ces deux interventions aient été saluées et appréciées du bon peuple gendarmique. Enfin, de vrais chefs qui disent leurs quatre vérités aux politiques. Ca remonte le moral !
On a tout de même du mal à croire que les contenus des deux prises de parole de ces généraux n’aient pas été soumis préalablement au cabinet du ministre de l’intérieur. On n’imagine pas un instant que ces interventions n’aient été planifiées et orchestrées pour participer au show politicien…
Qui peut croire un seul instant que l’un de ces deux généraux aurait perdu son sang froid et se serait lâché devant les députés ? Le coupable gagnerait ainsi non seulement une vraie remontrance de son ministre, mais aussi un ticket de sortie ou de séjour dans un placard de la République.
Explications de texte :
Ces interventions sont tout bénéfice pour le ministre et ses troupes.
Elles permettent à « Manu » de faire passer des messages à la représentation nationale et aux ministres concernés : celui du budget dans le premier cas et celui de la justice dans le second sans apparaître directement en première ligne, donc en toute amitié.
N’oublions pas aussi qu’il se murmure qu’il est sur les rangs pour succéder à Jean Marc Ayrault comme Premier ministre.
La manœuvre médiatique présente peu de risques, puisque le contenu des discours a été validé. Au besoin, il suffit de rappeler publiquement à l’ordre le général trop bavard ou trop convainquant comme l’a été le général Soubelet.
Pour les généraux, c’est aussi tout bon. Ils apparaissent comme des officiers courageux, au langage franc et direct, qui défendent les intérêts de l’institution et des gendarmes. Comme dirait la Compagnie créole : « c’est bon pour le moral »… de la troupe en ses temps de morosité extrême.
Personne ne s’est interrogé de savoir pourquoi les grands chefs de la police ou les syndicats ne se s’étaient pas manifestés sur le même ton que nos généraux ? Le traitement de la délinquance par l’appareil judiciaire est-il différent dans les zones « police » ?
Décidément et comme d’habitude, on prend les gendarmes pour de « grands enfants » et les journalistes pour des communicants…
Source : Adefdromil
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