Marine. Un officier condamné à un an avec sursis après le suicide d’un sous-officier
Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné à un an de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende un officier de marine. Il était jugé pour harcèlement moral après le suicide en 2010 d’un sous-officier lui servant de maître d’hôtel à bord d’une frégate.
A l’audience, le 18 novembre dernier, le procureur du tribunal correctionnel de Marseille avait requis un an d’emprisonnement, « éventuellement assorti de sursis », et 6.000 euros d’amende, à l’encontre de cet homme, capitaine de frégate au moment des faits et promu depuis capitaine de vaisseau à l’état-major.
Dans son réquisitoire, le procureur avait souligné que les peines maximales prévues par le code pénal (un an de prison et 15.000 euros d’amende à l’époque des faits, deux ans et 30.000 euros aujourd’hui, ndlr) « ne semblent pas faire justice à ce qui s’est passé ».
Retrouvé pendu à bord de la frégate
Le quadragénaire commandait la frégate La Fayette à l’époque du suicide du sous-officier lui servant de maître d’hôtel : le second maître Sébastien Wanke avait été retrouvé le 15 juin 2010, pendu à bord de la frégate légère furtive, qui se trouvait alors au large de la Sicile.
« Ce pacha ne pourra plus exercer son rôle de seul maître à bord«
En pleurs à la sortie de l’audience, ce lundi, la mère de la victime a exprimé son « soulagement » et lu un petit texte. « C’est la victoire de Sébastien, qui a voulu par son geste ultime mettre au jour l’injustice dont il a été victime, sous les ordres de ce pacha qui ne pourra plus exercer son rôle de seul maître à bord. C’est un énorme soulagement, je tiens à remercier toutes les personnes qui ont eu le courage de témoigner. Sans eux, ce jugement n’aurait pas pu aboutir ».
Elle souhaite que l’ex-capitaine « n’ait plus l’occasion de commander, de martyriser n’importe quel marin. Sébastien ne sera pas mort pour rien, c’est un peu sa vengeance ».
Décrit comme le « bateau de l’enfer »
Lors de l’instruction, de très nombreux témoins avaient évoqué l' »ambiance délétère » qui régnait à bord, de ce qui a été décrit comme le « bateau de l’enfer » dirigé par un commandant dont « le niveau d’exigence était excessif, voire abusif au point de revêtir un véritable aspect vexatoire », selon le juge d’instruction.
L’officier, qui comme à l’audience n’était pas en uniforme, n’a pas réagi à sa condamnation.
Le tribunal a rejeté la demande du prévenu de dispense d’inscription au casier judiciaire.
Source : Le Télégramme
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Profession-Gendarme le 19.11.2013
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