Covid-19 : De la difficulté à admettre l’existence d’un délire collectif

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TRIBUNE : Cela fait huit ou neuf mois maintenant que la population est plongée dans un délire collectif. Tant d’incohérences, d’absurdités et de malveillance étatique nous le rappellent tous les jours

La plupart des politiques bien sûr n’y échappe pas, et tout autant l’ensemble des journalistes, hormis une infime minorité d’entre eux :

FranceSoir, André Bercoff et Didier Maïsto à Sud Radio, par moment Pascal Praud sur CNews et David Pujadas sur LCI, et peut-être quelques très discrets journalistes des médias publics. Et quelques anonymes de la presse écrite. Mais selon quel déterminisme ceux-ci sont-ils parvenus à résister à l’emprise délirogène ? Cette question s’avère détenir une importance cruciale, puisqu’en fonction de la pertinence de la réponse, c’est peut-être de la clé même de la résolution de la problématique psychosocio-pathologique en cours dont nous disposerons.

C’est une question essentielle parce qu’il est évident que les choses ne peuvent demeurer en l’état. C’est désormais une grande partie de la population mondiale – mais notez bien que tous les pays ne sont pas touchés – que leurs dirigeants sadisent avec bonne conscience, pleinement convaincus d’œuvrer pour le bien-être de leurs concitoyens en mettant tout en œuvre pour les protéger du mal absolu incarné par un petit virus soi-disant terriblement meurtrier. Quitte à dilapider les deniers publics et faire s’effondrer l’économie du pays. En toute certitude de bien faire, et d’être injustement persécutés fatalement par des « négationnistes » irresponsables.

On peut appréhender la question sous l’autre angle : pour quelles raisons tant de journalistes se retrouvent-ils happés par le délire collectif ?

Par souci de ne pas vous encombrer avec une liste d’hypothèses sociologiques toutes aussi incertaines les unes que les autres, je me limiterai à l’une d’entre elles tant elle me parait prééminente. Pour les journalistes contemporains il est une exigence absolue, celle de ne jamais être pris en défaut du moindre degré de « complotisme ». Le « complotisme » est devenu pour eux le repoussoir absolu. Or qu’est-ce que le complotisme sinon un nouveau mot inventé par des comploteurs afin de détourner les regards de leurs complots, grâce à cet habile stratagème consistant à assimiler les esprits critiques aux paranoïaques. Or qui voudrait se voir qualifier de paranoïaque ? Personne. Et surtout pas les journalistes si préoccupés de discernement, de lucidité et d’objectivité, et de ne jamais oublier qu’ils ont des comptes à rendre à des employeurs sourcilleux.

Et comment un journaliste pourrait-il s’approprier ce diagnostic de délire collectif dont soit il a l’ignorance totale du concept et même de son existence, soit il ne peut le valider par crainte de passer pour un huluberlu ou un complotiste en herbe sinon même avéré ?

Mais les journalistes ne sont pas les seuls touchés par le syndrome du consensualisme bien-pensant soucieux de néo-conformisme anti-complotiste.

Pareillement l’idée du délire collectif se fraye difficilement un chemin dans l’univers rationnel de l’élite intellectuelle, et en particulier universitaire (sociologues, psychologues et médecins). Ils n’en ont en effet qu’une maigre connaissance quand ils l’ont, et l’usage comme outil d’analyse de ce genre de phénomènes sociaux inaccoutumés encore moins. Or il est rare de savoir maitriser un marteau dès la première pointe enfoncée.

Il est pourtant urgent d’appréhender la dimension de ce délire collectif.

Car il faut vraiment s’inquiéter de la chronicisation de ce délire qui au départ n’était – s’il est bien raisonnable d’ainsi le minorer – qu’une bouffée délirante dont Didier Raoult dans son échange récent avec Darius Rochebin la jugeait limitée à l’Etat :

Un délire qui se chronicise, c’est non seulement la porte ouverte à l’inconnu, mais également l’entrée dans des comportements politiques et sociaux imprévisibles. Et de toute façon plus proche de l’enfer que d’une société sereine et équilibrée. On ne laisse pas les manettes d’un Etat à des gouvernants sous l’emprise d’un délire. C’est pourquoi Jean-Dominique Michel, anthropologue franco-suisse de la santé, a prié Olivier Véran de démissionner:

Comme l’affirment plus de 250 médecins et scientifiques dans une tribune récente et censurée, il n’y a pas de seconde vague. Et tous les gestes barrières sont donc parfaitement inutiles et nocifs. Il est impératif pour des raisons sociales, psychologiques et somatiques de s’en libérer.

Pour en savoir un peu plus sur cet état délirant : Le délire collectif de la covid-19

Dr Thierry Gourvénec est Pédopsychiatre

Auteur(s): Dr Thierry Gourvénec pour FranceSoir

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