Comment passer de 4 à 28 « hochets »…

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« évolution de « placard » entre 2010 et 2016″

(ici on n’est pas chez IKEA !)

 

Comment passer de 4 à 28 « hochets »…

Le 19 janvier 2016 nous publions sur « Profession Gendarme », avec son aimable autorisation, la lettre que le Général (2S) Bruno Le Flem avait adressée à Monsieur le Président de la République concernant la nomination dans l’ordre de la Légion d’honneur des journalistes de « Charlie Hebdo » assassinés le 7 janvier 2015.

Dès le lendemain 20 janvier nous faisions paraître celle du colonel (er) Yves Logette traitant du même sujet et intitulée « ne sont pas légion ceux qui peuvent dire « j’ai l’honneur… » ».

Avec ces deux publications nous découvrions le blog du colonel Jean-Michel Régnier rassemblant les écrits, lettres ou réclamations d’officiers des trois catégories et de personnalités civiles offusquées par ces nominations.

De l’ensemble de ces écrits nous avons retenu quelques passages marquants ne faisant pas dans la dentelle. Voyez plutôt :

 A-t-on oublié que ces anarchistes scatologiques, fiers de « bouffer du curé et du facho », que la bonne presse dépeint avec bienveillance comme « irrévérencieux et grivois » ont passé leur vie à insulter tout ce qui faisait la force de la France, ses grands hommes politiques, la religion, les forces de l’ordre civiles ou militaires notamment ?

Avez-vous oublié ces Unes immondes qui, au nom de la liberté d’expression, montraient le Pape en train de sodomiser un enfant, le défilé du 14 juillet en « assassins pride » ou proposaient de fêter Noël ainsi : « Chiez dans les crèches, achevez les handicapés, fusillez les militaires, étranglez les curés, écrabouillez les flics, incendiez les banques » ?

C’est de l’humour, ah bon ?

N’avez-vous pas été saisis de honte et d’horreur lorsque, à l’occasion des obsèques publiques de Stéphane Charbonnier, dit Charb, le 16 janvier 2015, son ami Renald Luzier, dit Luz, a osé publiquement cette confession : « Charb, mon ami, mon amant. Ah, qu’est-ce qu’on s’est enculé toutes ces années ! »…. au micro, lors des obsèques !

(extrait de la lettre du colonel (er) Yves Logette)

 

Je ne suis pas un officier, je suis un sous-officier en retraite. En tant que militaire je connais la valeur et le symbole que représente une décoration, en particulier la Légion d’honneur. Comme tout militaire je sais qu’elle est la « Récompense suprême » accordée par la République aux plus méritants d’entre nous. Du moins c’est ce que je croyais jusqu’à présent….

Dans le blog du colonel Régnier, à la rubrique « tout sur la LH » apparaît la réponse de la Grande chancellerie au capitaine de vaisseau (er) Philippe Dupont. Cet officier a eu le courage (ou l’outrecuidance au vu de la réponse ?) de rendre « sa » Légion d’honneur.

 

(la lettre au format pdf : 160114, réponse GCLH ).

« Commandant,

Votre lettre du 10 janvier courant est bien parvenue à la grande chancellerie. Elle appelle, dès lors, la réponse circonstanciée ci-dessous.

Je vous préciserai donc, tout d’abord, qu’au terme de l’article R 50 du code de la Légion d’Honneur, « les membres de (celle-ci) le demeurent à vie ».

Il suit nécessairement de là qu’aucun légionnaire ne peut, de son propre chef et quels qu’en soient d’ailleurs les motifs, renoncer à cette même qualité sauf, le cas échéant, à la perdre mais alors par la seule voie disciplinaire et en cet unique cas, et dans les conditions et suivant les procédures très précisément fixées au titre V (discipline) du livre du code précité.

Vous trouverez donc ci-joint et en retour, le brevet faisant foi de votre qualité de chevalier de la Légion d’Honneur puisqu’ayant dûment acquitté les droits pour l’obtenir, vous êtes et demeurez propriétaire de ce même document que vous avez cependant cru pouvoir renvoyer à la grande chancellerie qui vous l’avait délivré le 13 novembre 1995.

Votre lettre me permet ensuite de vous préciser que les nominations et promotions posthumes dans la Légion d’Honneur que vous contestez ont pourtant été opérées dans le respect du code de notre premier ordre national dont le grand chancelier est le garant sous la suprême autorité du Grand Maître de la Légion d’Honneur.

Les décoration dans il s’agit l’on ainsi été attribuées par le Chef de l’Etat, à titre essentiellement symbolique et d’hommage national, à des personnes toutes délibérément assassinées en haine de ce que ces même citoyens français incarnaient respectivement en raison de leurs diverses activités professionnelles, de leurs convictions (si dérangeantes aient-elles pu apparaître parfois) ou de leur commun attachement à la liberté d’expression, à celle de la presse,  ainsi qu’à d’autres valeurs dont s’honore traditionnellement notre pays.

Quels qu’aient pu être l’appréciation et le jugement de chacun d’entre nous sur le contenu des œuvres de tels ou tels de nos compatriotes ainsi froidement mis à mort, leur assassinat n’a en tous cas laissé personne indifférent, que ce soit en France et aussi à l’étranger, où il a été à juste titre regardé et flétri comme un attentat significativement et indubitablement contre ce qu’incarne, dans sa diversité, notre pays dans le monde, l’y a fait connaître, respecter et aussi aimer au nom de la liberté et de la fraternité universelles  pour ne citer que celles-ci.

Se fondant, en substance, sur ces même considérations, le conseil de l’ordre de la Légion d’honneur a, dès lors, estimé, sous la présidence du Grand Chancelier, pouvoir émettre l’avis de conformité requis par le code du premier de nos ordres nationaux.

Sous le bénéfice de ce qui précède, je veux espérer vous avoir au moins assuré que l’affaire dont il s’agit a été examinée et traitée par le conseil et le Grand Chancelier ainsi qu’il convenait, c’est à dire dans le respect du code de la Légion d’honneur et le soucis constant de préserver le renom et le prestige de celle-ci dont sont aussi responsables et comptables celles et ceux qui, comme vous-même ont l’honneur de lui appartenir et doivent, dès lors, continuer à en être fiers aujourd’hui comme hier.

Je terminerai cette lettre en vous faisant, enfin, valoir qui si la « médaille », en l’occurrence, les insignes de la Légion d’honneur que vous avez reçus le 14 septembre 1995, est aussi votre propriété et que, dès lors, vous en disposez librement, le légitime soucis de bienséance dont vous faites, par ailleurs état, devrait cependant vous inciter non point à mettre cet objet à l’encan, mais l’arborer fièrement autant que publiquement.

Veuillez, commandant, agréer l’expression de mes sentiments distingués.

François Sourd. »

 

A la lecture de cette lettre  nous constatons que la Grande chancellerie entame une leçon de morale à l’encontre de l’officier dissident.

Et PAN ! Ce n’est pas bien de rendre sa Légion d’honneur. L’article R50 l’interdit….

 

Une lecture rapide du Code de la Légion d’honneur sur « Légifrance », au travers des articles R1, R18, R26 et R50 suffira à nous convaincre.

Je ne vous ferai pas l’outrage de vous donner un cours de langue française, mais je pense que tout un chacun est en mesure de comprendre le sens des mots et locutions suivantes : « récompense », « mérite », « éminent », « accomplissement du devoir », « être reconnu digne ».

 

Et la Chancellerie de conclure par cette phrase :  » le légitime souci de bienséance dont vous faites, par ailleurs état, devrait cependant vous inciter non point à mettre cet objet à l’encan*** ».

***Définition du Larousse : Mettre quelque chose à l’encan : c’est en faire un trafic honteux.

 

En clair si la Grande chancellerie n’a pas du tout apprécié les propos du Capitaine de Vaisseau Dupont elle devra toutefois revoir le sens des mots.

Je terminerai par le décret du 31 décembre 2015 portant nomination dans l’ordre de la Légion d’honneur paru au Journal officiel du 1er Janvier 2016.

Ce décret, qui prétend s’appuyer sur l’article R26 du Code de la Légion d’honneur, est  incomplet et nul dans sa forme à en juger par son contenu :

 

« Article R26

Le Premier ministre est autorisé par délégation du grand maître à nommer ou à promouvoir dans l’ordre, dans un délai d’un mois, les personnes tuées ou blessées dans l’accomplissement de leur devoir et qui sont reconnues dignes de recevoir cette distinction.

Les décorations ainsi attribuées sont régularisées dans le délai le plus bref par décret rendu en conformité avec les dispositions du présent code et mentionnant les circonstances qui ont entraîné la mesure d’exception. »

 

Nous pouvons donc constater, nonobstant le devoir accompli et la dignité reconnue des intéressés, que les circonstances qui ont entraîné la mesure d’exception ne sont pas mentionnées dans ce décret.

(*-1) Nulle part, dans le Code de la Légion d’Honneur, il apparaît que cette décoration puisse être accordée « à titre essentiellement symbolique et d’hommage national ».

NON ! Il s’agit d’une récompense. D’autre part la Grande chancellerie ajoute « ainsi qu’à d’autres valeurs dont s’honore traditionnellement notre pays. »

Question : De quelles autres valeurs notre pays s’honore t-il ?

J’invite le général d’armée Georgelin, Grand Chancelier de la Légion d’honneur, à nous éclairer et nous indiquer quels devoirs accomplissaient les journalistes de « Charlie Hebdo » au moment de leur assassinat ?  Par quel tour de passe-passe ces pamphlétaires, qui ont conspué toute leur vie la morale et l’étique de ce qui fait notre Nation, ont-ils été reconnus dignes ? En quoi ont-ils mérité d’elle ?

Mon général, encourageriez-vous vos petits enfants (si vous en avez ?) à imiter ces journalistes en leur expliquant que ceux-ci, par leur mépris et leurs insultes envers la Patrie et ses symboles les plus éminents, sont un exemple pour notre société ? Que par leurs actes et leurs actions ils ont fait la démonstration de ce que nous avions de meilleur au sein du peuple Français ? J’en doute !

Mon général, le 14 Juillet prochain serez vous présent au grand défilé  « assassins pride » ?  A Noël pourrons nous, ensemble, dans les crèches nous soulager ?

Mon général, vous ne sortez pas grandi de cette pantalonnade. Cette bouffonnerie vous vaudra peut-être un 29e hochet ?

Renald Luzier, dit Luz, a osé publiquement une  odieuse confession lors des obsèques de son ami Charb…  Après tout, considérant qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien, cela mérite peut-être aussi une Légion d’honneur ?

 

Voir les 3 photos au format pdf du  GA (2S) J-L Georgelin, Grand Chancelier de la Légion d’Honneur, avec la liste de ses décorations

Le Grand Chancelier est « aux ordres »…

Et vu l’évolution de son « placard » entre 2010 et 2016, cela lui a rapporté quelques « hochets » supplémentaires….

Mais ne cherchez pas les « étoiles » ou les « palmes »… Il n’y en a pas….

Que des rosettes bien plus faciles à décrocher…

Suffit de savoir faire « allégeance », d’avaler quelques belles couleuvres, de s’asseoir sur son honneur… et de conserver sa place dans le « fromage » !

(Extrait du blog du colonel Régnier)

 

Ronald Guillaumont

Président de l’APG

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