Cartes postales. Le gendarme fait le buzz

En plus de la quarantaine de cartes postales qu'il a reçues à Bangui, Fabrice...

En plus de la quarantaine de cartes postales qu'il a reçues à Bangui, Fabrice...

En plus de la quarantaine de cartes postales qu’il a reçues à Bangui, Fabrice Bourdiec a aussi eu le droit à deux boîtes de pâté et de rillettes Hénaff !

Il avait lancé un défi à ses amis sur Facebook : lui écrire des cartes postales afin de décorer sa chambre à Bangui, où il est en mission. Depuis, le post du capitaine Fabrice Bourdiec, cadre de l’école de gendarmerie de Châteaulin, fait le buzz..

Il n’en revient toujours pas. En mission en Centrafrique depuis fin septembre, le capitaine Fabrice Bourdiec, 50 ans, vit en ce moment une aventure pour le moins inattendue. Qui n’a strictement rien à voir avec son travail à Bangui, consistant, sous l’égide de la Mission militaire européenne EUTM RCA, à reconstruire et conseiller l’armée centrafricaine. En l’espace de quelques heures, ce cadre de l’école de gendarmerie de Châteaulin, membre de l’EuroGendFor (force de la gendarmerie européenne), est en effet passé du statut d’anonyme à celui de star de la toile pour une histoire de carte postale qui aurait dû rester privée.

Porte-drapeau sur les Champs-Élysées

« À Bangui, nous sommes logés dans des cabanons de chantier, explique-t-il. Le 19 novembre, je me suis allongé sur mon lit et j’ai regardé le mur en face. Je n’avais pour seule décoration qu’une carte postale envoyée par un ami. J’ai éclaté de rire. Me remémorant une opération lancée par une école maternelle de Rohan (56), qui souhaitait recevoir des cartes postales du monde entier, et à laquelle j’avais participé, j’ai décidé d’écrire un message sur mon mur Facebook ». Un message en forme de bouteille à la mer, destiné à ses seules connaissances. Mais qui a tôt fait, partagé par une amie journaliste à France Bleu Armorique, de se répandre à vitesse grand V sur les réseaux sociaux. Un buzz qui a même conduit Louise Ekland à en faire le sujet de sa chronique sur Europe 1, mercredi matin.

« Constatant que les gens n’écrivaient plus à la main, j’avais seulement demandé à ce qu’on m’envoie des cartes postales. Le but était de les coller ensuite sur le mur de ma chambre. Rien d’extraordinaire. Mais ça a pris des proportions de dingue », rigole le capitaine Bourdiec.

Un militaire très attachant, qui pensait que son heure de gloire était passée depuis qu’il avait défilé sur les Champs-Élysées, le 14 juillet dernier, devant le président de la République, drapeau de l’école de gendarmerie de Châteaulin à la main, en tête de la cinquième compagnie d’instruction. Mais ça n’était qu’un avant-goût…

« Depuis, je me fais pas mal brancher par les copains, qui ne sont guère étonnés qu’un truc comme ça me tombe dessus. Ce qui est drôle, c’est que je dénonçais l’utilisation systématique des réseaux et que ce sont eux qui ont déclenché cet élan de sympathie », livre Fabrice Bourdiec. Le gendarme a en effet reçu en deux jours plus de 200 demandes d’ajouts d’amis sur sa page Facebook et des centaines de messages de soutien. « J’ai dû modifier mes paramètres de confidentialité et mettre ma page sous le statut abonnement. Mais c’est quand même chouette ce qui arrive. J’ai été extrêmement touché par les mots que tous ces inconnus m’ont écrits. Et j’ai mis un point d’honneur à leur répondre. J’espère que je n’ai oublié personne », confie le militaire.

« Cette histoire me dépasse »

Un homme heureux donc. Et très impatient. Car on lui a promis de lui écrire du Mexique, de Tahiti, d’Autriche, d’Australie… « et de partout en France ». Le problème, c’est que les courriers mettent entre une et trois semaines à arriver en Centrafrique. « Il n’y a que deux avions Air France par semaine à Bangui. Je vais donc recevoir les cartes postales par paquets. Mais je m’attends à en recevoir vraiment beaucoup ! », souffle-t-il, tel un gamin devant le sapin, un 24 décembre au soir.

Fabrice Bourdiec a l’intention de dévorer chacune des lignes qui lui seront adressées. Avant d’utiliser les cartes pour décorer « sa piaule ». Un mur d’images qui lui permettra de se sentir moins seul en attendant son retour en France, prévu fin mars. S’il y a suffisamment de courrier, il compte même en faire profiter ses camarades en mettant sa touche personnelle à la déco de la salle de détente de la mission, à l’occasion des fêtes de fin d’année.

« Toute cette histoire me dépasse totalement maintenant. Ce que j’en retiens, c’est que je suis un symbole. Seul, je ne suis personne. Mais à travers moi, j’ai la sensation que ce sont tous les hommes et femmes qui assurent leur sécurité, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, que ces gens remercient et mettent à l’honneur. Et je vous assure que ça met du baume au coeur, surtout en ces temps troublés. Rien que pour ça, rien que pour eux, je suis heureux et fier d’avoir choisi ce métier », lâche-t-il, avec une émotion non feinte. Avant de conclure sur une note d’humour : « Maintenant, après la radio et Le Télégramme, il n’y a plus qu’à attendre TF1 et Télématin et la boucle sera bouclée ! ».

Envoyez vos cartes postales à CNE Bourdiec Fabrice, EUTM RCA – SAP, SP 90358, 00200 HUB ARMÉES.
Source :  Le Télégramme

Voir également : http://www.profession-gendarme.com/operation-cartes-postales-joyeux-noel-de-bangui/

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