Brest. Sa fille de 11 ans agressée, les passagers du bus n’ont pas bougé
Karine habite Brest « depuis toujours ». Mercredi, sa fille de onze ans a été agressée dans le bus par une autre enfant. Aucun passager n’est intervenu pour lui venir en aide. Témoignage. | Crédit infographie : Ouest-France
Karine habite Brest « depuis toujours ». Mercredi, sa fille de onze ans a été agressée dans le bus par une autre enfant. Aucun passager n’est intervenu pour lui venir en aide. Témoignage.
Mercredi, vers 17 h 50, ma fille de 11 ans prend le bus à l’arrêt Patinoire, pour rentrer à la maison. Elle revient alors de la maison pour tous de Bellevue, qu’elle fréquente depuis deux ans sans n’avoir jamais eu aucun souci.
Elle va se mettre au fond du bus. Dans le même temps, deux gamines d’une douzaine d’années rentrent par l’arrière. Elles réussissent à forcer les portes en donnant des coups de pied dedans.
Des coups de poing
Dès que le bus commence à rouler, elles se dirigent vers ma fille et commencent à l’insulter. Ensuite, elles se mettent à la frapper.
L’une d’elles la tient par les cheveux pendant que l’autre lui donne des coups de poing. Elle lui retourne aussi la main. Ma fille a maintenant les doigts gonflés et une foulure au poignet. Elle souffre aussi d’un hématome au niveau de la cuisse. Pendant qu’elle se fait frapper, elle essaye de partir vers l’avant du bus mais n’y arrive pas.
« Ils ont fait l’autruche »
Pendant l’agression, personne n’a bougé dans le bus. Pourtant, à cette heure-là, il y a du monde ! Les gens sont restés avec leurs écouteurs sur les oreilles, ou à jouer avec leurs téléphones.
Il y a un mois, quand j’ai vu une jeune fille en gifler une autre dans le bus, je suis intervenue !
Là, ils ont fait l’autruche. Pourtant, elle a crié… Je suis en colère ! Elle serait restée sur le carreau, personne n’aurait bougé.
ITT de 15 jours
Quand elle est rentrée à la maison, elle pleurait. Elle ne voulait plus jamais prendre le bus. J’ai mis une heure à la calmer. J’ai appelé Bibus pour pouvoir visionner les caméras de surveillance des bus, mais on m’a répondu qu’elles n’étaient pas allumées. Alors, à quoi servent-elles ? À rien !
J’ai conduit ma fille aux urgences. Elle s’est vu délivrer une ITT (interruption temporaire de travail) de 15 jours. En plus des hématomes et de la blessure au poignet, elle était également choquée. Le médecin m’a dit que ça aurait pu être plus grave.
Le lendemain matin, elle ne voulait plus prendre le bus pour aller à l’école. On l’a donc pris ensemble. Elle est restée collée contre moi. Il y avait des gens qui baissaient la tête…
« Cette gamine doit être en souffrance »
Je suis allée au commissariat pour déposer plainte, mais je ne sais pas si ça servira à quelque chose. Les policiers m’ont dit qu’ils connaissaient l’agresseure principale et qu’elle n’avait même pas peur d’eux. Cette gamine doit être en souffrance pour faire ce qu’elle a fait.
Il faut que les choses changent car il commence quand même à y avoir beaucoup d’agressions à Brest. Mais maintenant, attention, on s’attaque aux enfants.
Source : Ouest France
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